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COURS Non classé SEMESTRE 3 Unité d’enseignement 4.2 : Relation de soin et communication avec la personne soignée

UE 4.2 LA CONSULTATION D’ANNONCE

Le dispositif d’annonce du médecin

Temps médical (annonce du diagnostic et du traitement)

Temps d’accompagnement soignant (paramédical)

  • Dans un bureau
  • Patient +/- famille
  • Avant le traitement
  • Manipulateur radio

Accès à une équipe impliquée dans les soins de support

Temps d’articulation avec la médecine de ville (transmission information)

Objectifs

  • Pour tous les patients
  • Climat de confiance
  • Pluridisciplinaire
  • Coordination et continuité des soins
  • Evaluer

La radiothérapie curative

But : détruire définitivement toutes les cellules cancéreuses contenues dans le volume irradié.

Environ la moitié des irradiations et traitement long

La radiothérapie palliative

But : freiner l’évolution locale ou métastasique

Traitement court

Urgence en radiothérapie

Compression médiastinale : risque arrêt cardiaque car empêche de respirer

Compression médullaire (épidurite dural) : inflammation et risque de paraplégie

Indication

  • Le sein, la paroi thoracique, les aires ganglionnaires
  • Les tumeurs cérébrales et ORL (langue, parotide, oropharynx)
  • Médiastin (poumon, œsophage)
  • Pelvis (prostate, vessie, rectum, endomètre

Consultation médicale

  • Annonce diagnostique
  • RCP
  • PPS
  • Chimio +/-

Temps d’accompagnement soignant

Accueil du patient

  • Termes employés
  • Craintes
  • Compréhension
  • Reformulation
  • Complément d’information
  • Proches

Annonces du parcours du patient

Scanner de repérage (scanner dosimétrique)

  • Reproductibilité
  • Immobilité
  • Confort

Dosimétrie

  • Contourage par le radiothérapeute des volumes cibles et OAR
  • Mise en place des faisceaux et calcul de la répartition de la dose (dosimétrie)
  • Plan de traitement établi et envoyé (accélérateur)
    • Validation médecin et physicien

Séance à blanc

  • Vérification de la position du patient sous l’accélérateur
  • Contrôle imagerie, DIV
    • Validation médecin

Séances de radiothérapie

  • Reproductibilité et immobilité
  • Surveillance régulière
  • Invisible, indolore, inodore
  • La dose à délivrer
  • Le fractionnement et l’étalement

Suivi

  • Consultation de surveillance
  • Consultation de fin de traitement
  • Consultation de suivi

Effets secondaires

  • Cutanés (rougeur, inflammation, épidermites, phlyctènes)
  • Mucite, dysphagie, dysphonie, hyposialie
  • Nausée, vomissement, diarrhée
  • Asthénie, cystite, rectite, dépilation

Soins de support

  • Algologue
  • Nutritionniste
  • Assistante sociale
  • Psychologue
  • Socio esthéticienne
  • Education thérapeutique (témodal…)
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COURS Non classé SEMESTRE 3 Unité d’enseignement 4.2 : Relation de soin et communication avec la personne soignée

UE 4.2 COMMUNICATION, UN RAPPORT A L’AUTRE

Définitions

Communiquer, c’est rendre commun :

  • Verbe issu du latin communicare « mettre en commun, être en contact avec ».
  • Au 14ème siècle, ce terme signifie « participer à »
  • Son sens évolue à la fin du 16ème siècle vers l’idée de transmission

Définition du Larousse :

  • C’est le fait d’établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu’un, d’échanger, de faire partager.

Modèles théoriques

Le modèle informationnel de Shannon & Weaver (1949)

Il désigne un modèle linéaire simple de la communication : cette dernière y est réduite à sa plus simple expression, la transmission d’un message. On peut résumer ce modèle en : « Un émetteur, grâce à un codage, envoie un message à un récepteur qui effectue le décodage dans un contexte perturbé de bruit ».

Ce modèle introduit les concepts théoriques suivants :

  • L’émetteur effectue un codage en transformant le message initial en signal codé ;
  • Le canal de communication transmet le signal codé en étant affecté par divers bruits environnementaux :
    • Tout phénomène qui se produit à l’occasion d’une communication et qui ne fait pas partie du message intentionnellement émis : image, son, texte, geste ou autres signes verbaux ou non.
  • Le récepteur effectue le décodage en transformant le signal codé en message susceptible d’être reçu.

Schéma du modèle de Shannon & Weaver

SHANNON.PNG

Exemple :
Contexte : Roberto a un RDV de travail avec Maude mais il sera en retard au RDV. D’après la conception de Shannon :
– Roberto est l’émetteur.
– Le retard est la source = 1e attribut du concept de communication
– « Je serai en retard » est le message. = 2e attribut du concept
– Le téléphone est le canal .
– La voix sera le code.
– Maude sera le récepteur après le décodage.

Le modèle de Lasswell (1948)

Lasswell pose 5 questions qui tentent de décrire tout phénomène de communication.

Qui ? Emetteur
Dit Quoi ? Message
Par Quels moyens ? Canal
A Qui ? Récepteur
Avec Quels effets ? Sens
Ce modèle conçoit la communication comme étant un processus d’influence et de persuasion, très proche de la publicité.
Il dépasse la simple transmission du message (même s’il y reste centré) et envisage notamment les notions d’étapes de communication, la capacité de pluralité des émetteurs et des récepteurs et de finalité d’une communication (ses enjeux).

Le schéma de Wiener (1948)

Le concept théorique de boucle de rétroaction (ou feed-back) est introduit par Norman WIENER (1948). Cette approche introduit le concept clé de régulation fournie par la boucle de rétroaction et traite la communication d’un point de vie dynamique.
L’apport de ce modèle est essentiel. Il différentie la transmission d’information, d’une communication qui implique de disposer d’une possibilité de feed-back.

WIENER.PNG

Le message en retour permet une régulation : l’émetteur et le récepteur communiquent

 

Communication : pourquoi ?

Nous communiquons aussi :

  • Pour nouer des relations
  • Pour partager des émotions, des sentiments et des expériences

Et nous communiquons également :

  • Pour exprimer et satisfaire nos besoins
  • Rendre possible l’apprentissage
  • Conforter notre identité ou celle des autres

Communication : les composantes

L’émetteur : il émet le message : c’est un individu, un groupe (parti politique, entreprise), un animal

  • Motivé (consciemment ou pas) à dispenser un message
  • Stimulé par une idée, une pensée
  • Capable de transmettre un message en le codant
  • Soumis à un phénomène de distorsion

Le récepteur : il est le récepteur du message : c’est un individu, un groupe, une institution, un animal

  • Destinataire
  • Pas toujours récepteur intentionnel
  • Décodeur du message émis par l’émetteur
  • Percepteur des idées émises
  • Sujet à un phénomène de distorsion lors du décodage

Le message : pour l’émetteur, l’acte de communication consiste à transmettre au récepteur une idée, une pensée, une information. Pour cela, il va devoir l’exprimer au travers d’un message.

Au sens large, le message est le contenu général des informations

Plus spécifiquement, le message est une succession de signes (code) correspondants à des règles précises transmise par l’émetteur au récepteur via un canal. Le message est :

  • Emis par un destinataire
  • N’a pas toujours de récepteur intentionnel
  • Sujet à un phénomène de distorsion lors du décodage
  • Relié à la motivation de l’émetteur
  • Véhicule de la pensée de l’émetteur
  • Constitué d’unités d’informations
  • Peut être conservés sur un support

Le code : peut être composé de signes tels que :

  • Des sons = code linguistique
  • Des signes écrits = code graphique
  • Des signes gestuels = mimiques
  • Des images symboles = ex : logos
  • Des signaux mécaniques = morse

Le canal : Le canal est un moyen qui permet à l’émetteur de porter son message à travers l’espace et le temps.

  • Le son, la voix, les ondes, la télédistribution, le téléphone… sont des canaux, des moyens de mise en communication
  • Les mass-média qui s’adressent à un ensemble de récepteurs sont des moyens de diffusion collective de messages provenant d’un ou plusieurs émetteurs.

Le codage et le décodage :

  • L’émetteur, pour faire comprendre son message, émet un certain nombre de signes et les agencer en termes cohérents.
  • L’émetteur n’utilise qu’une partie d’un ensemble commun de code.
  • Les signes et le langage doivent être communs à l’émetteur et au récepteur.
  • Des distorsions surviennent pourtant souvent au niveau du décodage.

Le Feed-back (rétroaction) :

  • Lorsque le message a atteint le récepteur, celui-ci reçoit en fonction de sa personnalité, de sa perception positive ou négative du message, de son comportement.
  • Cet impact du message l’incite à répondre à l’émetteur
  • Le récepteur devient à son tour un émetteur qui revoie un message relié à celui qu’il vient de recevoir.
  • Sans feed-back, il n’y a pas de communication véritable. Elle est la clé d’une communication dynamique.

La bonne communication est celle où l’effet produit est égal à l’intention émise.

Cela nécessite certaines conditions à respecter.

Le filtre

  • Nous filtrons inconsciemment les informations
  • Ce qui peut transformer le sens du message
  • Les mots peuvent donc avoir des connotations différentes

Communication : les formes

La communication s’effectue donc toujours sous deux formes

  • La forme verbale, émise par la parole, constituée de mots d’un langage donné
  • La forme non verbale, constituée de gestes, d’attitudes, de symbole, d’expressions faciales et de mouvements corporels.

On peut croire que seul les paroles sont importantes au cours d’une conversation entre deux personnes, pourtant, si vous écoutez bien le débit et le ton de la voix et si vous observez bien leur geste et leur expression faciale, vous pouvez facilement décoder une foule d’informations qui complète le message transmis.

C’est pour ça que selon Albert Mehrabian, professeur de psychologie à l’école de Californie, le sens d’une conversation repose à :

  • 7% sur les mots
  • 38% sur l’élocution (rythme et ton)
  • 55% sur les expressions gestuels et visuels du corps

La communication verbale et ses caractéristiques

La communication verbale doit :

  • Faire preuve de simplicité et clarté
  • Etre concise : phrases courtes, sans détails inutiles
  • Etre précise : exactitudes des termes

La communication verbale et ses valeurs

Ce sont :

  • Le respect : la politesse est une marque de respect envers la personne et est à la base des relations humaines
  • La congruence : ce qui convient à une situation, va permettre de répondre aux attentes et préoccupations de l’interlocuteur
  • La considération : qui démontre l’attention que l’on prête à l’autre
  • La discrétion : ne pas se mettre en avant et se centrer sur les préoccupations de l’autre
  • La disponibilité

La communication non verbale

Ce langage du corps (paralangage), souvent inconscient, traduit tous nos sentiments et sensations éprouvés. Le paralangage se compose des éléments suivants :

  • L’espace interpersonnel
  • L’expression faciale ou mimique
  • Le regard
  • Le toucher
  • Les gestes et postures
  • L’apparence et les odeurs

Cette conception s’inspire du travail de Freud : « celui dont les lèvres se taisent parle avec le bout de ses doigts ».

La communication interpersonnelle se compose de :

  • La communication verbale (le langage)
    • Vulgaire
    • Argotique
    • Familier
    • Courant
    • Soutenu
  • La communication non verbale (le paralangage)
    • Attitudes du corps, signes ou gestes (visage, mains, torse, bras, jambes)
    • Apparence physique (habillement, maquillage)
    • Mimiques
    • Expression émotionnelle
    • Intensité de la voix

Résumé :

Verbale Non verbale
Rapporte aux mots et à leur signification

Commence et fini avec ce que nous disons

Est en grande partie consciente et contrôlée par l’individu qui parle

Complexe et souvent subconsciente (comportements, sentiments qui révèlent ce que nous ressentons réellement)

Spécialement importante parce qu’elle communique aux autres le degré d’intérêt, d’attention, de chaleur et de compréhension que nous ressentons

Communication : quelle proxémie ?

L’espace personnel correspond à l’espace et aux distances qui séparent deux personnes en situation de communication. L’anthropologue E.T.HALL a identifié quatre distances de base :

  • Espace intime : zone qui débute entre une quinzaine de centimètres pour se terminer à cinquante centimètre environs. Seules les personnes très proches sont autorisées à pénétrer dans cet espace intime de communication. L’intrusion dans cet espace d’une personne n’étant pas intime, pourra être vécue comme une agression et entraînera un mouvement de recul.
  • Espace privé : il est plus large (50 à 120cm), c’est la distance idéale à respecter en société pour communiquer confortablement
  • Espace social : c’est la distance acceptable (1.20 à 3.50m) séparant deux personnes qui ne se connaissent pas.
  • Espace public : c’est la distance qui sépare une personne qui s’adresse à un groupe. Il débute à 3.50m.

Communication : langage du corps

L’expression faciale ou mimique :

Le visage a une place prépondérante dans notre communication. Il permet de traduire 6 émotions fondamentale, reconnaissables par tous : la joie, la surprise, la peur, la colère, la tristesse, le dégoût.

On distingue deux zones faciales :

  • Le haut du visage: zone des yeux et du front : froncement des sourcils, clignement des yeux.
  • Et le bas du visage: du menton au nez.

Le regard :

Il traduit l’attention que l’on porte à l’autre et va permettre d’établir le contact. Il peut mettre en confiance ou au contraire provoquer la fuite

Les gestes et postures :

Les codes gestuels ne sont pas toujours simples car leur signification varie en fonction des cultures

L’apparence :

Lors d’une rencontre, nous avons tendance, consciemment ou non, à juger et évaluer la personne selon son apparence, avant même de lui avoir parlé.

Les vêtements fournissement des indices sur la personnalité, le statut social, le rôle. Mais attention les apparences peuvent être parfois trompeuses.

L’odeur :

Les odeurs corporelles peuvent être assimilées à l’hygiène corporelle.

Signes non verbaux de 7 catégories comportementales

Doute, indécision, appréhension Dos vouté, regard oblique, pas de contact visuel, lèvre crispées, sourcils froncés, doigts ou objets à la bouche, poings serrés, se tord les doigts
Désintérêt, ennui Regards absent, ne vous regarde pas, soupire, touche ou range des objets, arrange ses vêtements
Désaccord, colère Corps en retrait, tendu, mouvement de la tête de droite à gauche, visage coloré, sourcils froncés, bras et jambes croisés.
Supériorité, domination Corps légèrement penché en arrière ou très incliné sur le bureau, regard perçant, sourcils levés, petits sourires en coin, doigts croisés
Confiance, franchise Assis en avant sur la chaise, un peu incliné en avant, mouvements du corps d’avant en arrière, regarde son interlocuteur en face, contact visuel permanant, sourire, mouvement naturels des bras
Suspicion, malhonnêteté Le corps est détourné de son vis-à-vis, regard oblique par-dessus des lunettes, sourire narquois, bras croisés, se tire l’oreille
Evaluation Hoche la tête de haut en bas, cligne légèrement les yeux, regarde bien son interlocuteur, hausse les sourcils, la tête un peu penchée en arrière

 

Communication : quels obstacles ?

Obstacles liés aux personnes :

  • Vocabulaire non adapté
  • Manque d’écoute ou d’attention
  • Sentiments qui peuvent nuire à la compréhension du message
  • Influence du contexte relationnel modifiant le comportement en conséquence
  • Décalage avec le besoin des personnes

Obstacles liés aux différences socio-culturelles :

  • Différence de langage
  • Différence de niveau d’éducation, d’instruction et de niveau social
  • Différence de système de valeurs et de croyances
  • Différence d’âge, différence de sexe
  • Préjugés

Obstacles liés au contexte environnemental :

  • Le milieu de la communication : moment inapproprié de transmission du message, lieu inadapté, rivalité entre les personnes
  • Le mode inadapté de transmission c’est-à-dire au niveau du moyen de communication choisi
  • Des bruits perturbants (musique, sonneries, conversations, …)
  • Des intervenants extérieurs qui interfèrent (patients, collègues, …)

Obstacles liés aux moyens utilisés :

  • Des supports de communication (ordinateur, TV, messages écrits, …) qui attirent l’attention mais qui ne font pas partie du message initial
  • Les supports de communication utilisés fonctionnement mal

Obstacles liés aux difficultés physiques :

  • Personnes ayant une pathologie touchant les organes de la phonation
  • Personnes présentant un bégaiement
  • Personnes qui sont aveugles et ne peuvent percevoir les éléments de la communication gestuelle, ni les mimiques
  • Personnes malentendantes

Obstacles liés au codage et au décodage :

  • Pour délivrer le message initial, l’émetteur peut choisir un mode de communication inadapté, un vocabulaire inapproprié ou une syntaxe trop riche ou trop pauvre
  • Si l’émetteur ne code pas son message de manière adaptée, il y a peu de chance que l’information passe et que la communication se poursuivre dans de bonnes conditions

Communication : les conditions

L’émetteur doit :

  • Avoir un message clair, précis et intelligible
  • Adapter son langage
  • Avoir une attitude ouverte
  • Identifier son ressenti (émotions, sensations, physiques)
  • Regarder la personne
  • Etre en cohérence entre le verbal et le non verbal
  • Vérifier si le récepteur a compris
  • Etre à une distance adaptée

Le récepteur doit :

  • Etre attentif
  • Observer et identifier la cohérence entre verbal et non verbal
  • Etre disponible
  • Montrer ou exprimer qu’il a compris (reformuler)
  • Identifier ce qu’il ressent

L’environnement est un élément essentiel à prendre en compte :

  • Vérifier qu’il n’y a pas d’interférence notamment certains bruits nuisibles
  • Repérer qu’il y a de la place pour les 2 interlocuteurs
  • Etre à la rencontre de l’autre et s’accepter mutuellement
  • Identifier le bon moment
  • Etre disponible mutuellement
  • Ne pas négliger l’effet du lieu, du décor, de la luminosité

Communication : typologie des questions

Questions ouvertes

Raconter moi ce que vous faites habituellement. Comment voyez-vous ce problème ?

  • Ce sont des questions exploratoires. Elles sont habituellement utilisées en début d’entrevue et servent à briser la glace.

Questions fermées

Avez-vous vu ce film ? Travaillez-vous les weekends ?

  • Les questions fermées demandent une réponse précise. Elles servent à vérifier une information.

Questions alternatives

Pensez-vous utiliser la solution X ou Y ? Préférez-vous licencier du personnel ou réduire les heures de travail ?

  • Les questions alternatives visent à servir la tendance principale, elles orientent l’interlocuteur vers un choix restreint.

Questions à choix multiples

D’après vous quelles sont les causes du manque de communication : l’aménagement des locaux, l’aménagement des horaires de travail, l’absence de réunions ?

  • Les QCM, fixent la réflexion sur un terrain déterminé à l’avance et permettent de vérifier des hypothèses.

Questions directes

Aimez-vous la lecture ?

  • Ce type de question exige une réponse immédiate sans possibilité de fuite. Elles obligent à prendre position.

Questions indirectes

Si vous avez un moment de libre durant la journée, que faites-vous ? Vos collègues autour de vous sont-ils satisfaits de l’ambiance de travail ?

  • Ce type de question pose le problème sur un plan plus général. Le but de la réponse n’est pas explicitement perçu.

Questions projectives

Si vous étiez directeur du personnel comment agiriez-vous ? Si vous avez une année sabbatique que feriez-vous ?

  • Ce type de question permet d’explorer les impressions, les sentiments, de se projeter dans l’imaginaire.

Communication : les techniques

Les différents types de reformulation :

  • La reformulation est intervention qui redit d’une manière plus concise ou plus explicite ce qui vient d’être exprimé.
  • Nous en proposons 5 selon une typologie proposée par André Guittet : L’entretien : techniques et pratiques.

La reformulation écho

Elle reprend le mot clé de l’intervention et souligne un mot accentué au niveau du sens ou du ton. Cherche à cerner la signification de cette expression.

Enoncé : Je n’avais jamais rencontré une telle résistance…

Question : Jamais ?

La reformulation reflet

Elle répète en termes identiques ou équivalents des idées qui viennent d’être émises de sorte que l’interlocuteur puisse se reconnaître. Ça vous permet de vérifier l’information et d’établir qu’on s’est bien compris.

Enoncé : Je ne suis pas d’accord pour refaire ce travail si le surcroit de travail n’est pas facturé.

Question : Si je comprends bien, tu ne veux pas produire à nouveau cette maquette si tu n’es pas payé pour cela, c’est bien ça ?

La reformulation inversée

Elle relève l’implicite d’une situation. Permet à l’interviewé de voir la question sous un autre angle.

Interviewé : je pense que j’étais le seul de l’équipe qui avait autant de difficulté

Interviewer : A votre avis, tous les autres se sont adaptés facilement ?

La reformulation déductive

Reformulation qui consiste à poursuivre ce que l’autre dit pour l’aider à préciser sa position.

Enoncé : nous avons prévu un voyage d’un an à l’étranger, mais nous sommes revenus 6 mois plus tôt.

Question : vous me dites être revenu au pays 6 mois plus tôt que prévu, c’est donc que vous aviez connu une certaine difficulté lors du voyage ?

Si elle n’est pas d’accord avec vos conclusions, la personne interrogée réagira et votre hypothèse sera infirmée ou confirmée.

L’écoute active :

L’écoute active permet de se centrer sur la personne et sur 3 types d’informations :

  • Les faits : ce qui a été vu ou entendu et peut être vérifié
  • L’opinion : ce qui a été pensé, réfléchi, jugé
  • L’émotion : ce qui a été ressenti et éprouvé

C’est une opération consciente et volontaire. Elle permet de se montrer disponible l’autre :

  • « tel qu’il est »

Et non,

  • « tel que je le vois »

Ou,

  • « tel que je voudrais qu’il soit »

Les règles pour une écoute de qualité :

  • Respecter les distances
  • Choisir un endroit calme
  • S’installer confortablement, adopter une attitude d’écoute, c’est-à-dire, avoir une attitude d’ouverture
  • Se préparer à l’écoute ; se rendre disponible, chasser ses préoccupations, faire le vide pour se consacrer à l’autre
  • Regarder le patient dans la région faciale
  • Capter les signes non verbaux
  • Etre authentique et faire répéter le patient si on n’a pas compris le message
  • Respecter certains silences qui sont source de réflexion et d’émotion
  • Distinguer ses propres valeurs afin de ne pas les imposer au patient
  • Ne pas être sélectif

Communication : soignants/soignés

Le soignant communique avec :

  • Sa tête : un savoir, ses pensées, son discernement, ses logiques, et ses stratégies
  • Son cœur : ses émotions, ses sentiments, ses attitudes, un savoir être, une intuition
  • Son corps : ses sensations, ses capacités, un savoir-faire, ses comportements

Ces éléments forment un tout et s’influencent réciproquement. Il en est de même pour le soigné et cela permet de révéler des états physiologiques ou psychologiques variables.

Les savoirs de la communication

  • Savoir penser positif
  • Savoir créer le contact
  • Savoir donner des signaux et les contrôler
  • Savoir observer
  • Savoir changer de perspectives
  • Savoir recueillir l’information cohérente
  • Donner des retours d’information intelligents
  • Savoir utiliser des formes indirectes de la communication
  • Savoir écouter

Conclusion

« On ne peut pas ne pas communiquer… »

Mais …

Entre ce que je pense

Ce que je veux dire,

Ce que je crois dire,

Ce que je dis, ce que vous voulez entendre,

Ce que vous entendez,

Ce que vous croyez comprendre,

Ce que vous voulez comprendre,

Ce que vous comprenez…

… il y a au moins neuf possibilités de ne pas s’entendre !

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UE 4.2 COMMUNICATION ET TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ

Concept : anxiété, peur, angoisse

L’anxiété

L’anxiété est une réaction à un danger souvent non spécifié ou inconnu. L’objet de danger se situe dans l’imaginaire des représentations (Ex : un patient peut ressentir l’anxiété avant un soin car il se le représente à tort ou à raison, comme douloureux.)

Elle traduit un sentiment d’un danger interne sans savoir quel est le péril et d’où il va tenir.

Elle correspond à la traduction émotionnelle, cognitive et subjective d’une situation vécue par le patient comme pénible, voire paralysante dans sa vie quotidienne.

L’anxiété est définie comme une anticipation craintive d’un danger ou d’un malheur à venir accompagnée d’un sentiment de dysphorie ou de symptôme somatique de tension (Americain Psychiatric Association, 1994).

L’état d’anxiété réfère à l’état émotionnel caractérisé par la perception subjective de tensions, par de l’appréhension et de la nervosité, et il est associé à l’activité du système nerveux autonome (Spielberger, 1966).

La peur

La peur est une réaction à un danger plus ou moins menaçant, possédant une réalité physique qui peut être présent et visible ou suggéré par certains indices. L’objet de la peur se situe dans le champ perceptif de la personne. (Ex : face à une hémorragie importante et le secours tarde à venir, un blessé peut avoir peur de mourir.)

Elle est une émotion physiologique issue de la crainte ou la confrontation à un danger réel, précis, identifié, objectif et extérieur.

L’angoisse

L’angoisse est une forme aigüe de l’anxiété.

C’est un sentiment de profond malaise et de danger, appréhendé sans objet réel. C’est un phénomène constitutif du psychisme, un affect fondamentalement susceptible de se manifester chez tous (Legendre, 1933).

On n’est pas angoissé face à un objet concret, mais plutôt face à une situation à venir : « je suis angoissé à l’idée de perdre mon travail » ou encore : « j’ai des crises d’angoisse, je ne sais pas bien pourquoi ». C’est donc le vécu corporel de l’anxiété.

Peur Anxiété       et       Angoisse
Objet réel Fantasme ; Imaginaire
Chronique Aigue
Inconscient

Objet

Mal être

Non verbale

Verbale

Peur, anxiété, et l’angoisse sont donc des états émotionnels. Les patients ayant des troubles anxieux nécessitent donc une communication adaptée à la situation.

Le syndrome anxieux

C’est une association de symptômes physiques et psychologiques.

Symptômes physiques : oppression thoracique, tachycardie, boule dans la gorge, dyspnée, diarrhée ou autre troubles intestinaux, état de sidération, sueurs, faiblesse musculaire, malaise, tremblements, perte d’appétit, nausées, défaillance, fatigue.

Symptômes psychologiques : sensation de tension, lutte contre des pensées désagréables intrusives, sentiment de désespoir, labilité émotionnelle, sentiment d’impuissance, agitation, insomnie cauchemars.

Manifestations émotionnelles : sentiment de malaise, sentiment d’être débordé et dépassé par la situation, labilité émotionnelle : pleurs.

Manifestations comportementales : expression préoccupée, agitation psychomotrice, repli sur soi, activités compulsives : consommation excessive de tabac, alcool, médicaments.

Manifestations cognitives : troubles de la mémoire, perplexité anxieuse, troubles de l’attention et de la concentration, sentiment d’impuissance ou de perte de maîtrise, sentiment d’une condamnation ou d’une perte imminente, sensation de perdre la raison, sentiment de dépersonnalisation et de la déréalisation.

Les différents troubles de la personnalité

Personnalité paranoïaque

Clinique :

  • Sensibilité excessive aux échecs et rebuffades.
  • Refus de pardonner les insultes ou les préjudices et tendance rancunière tenace.
  • Caractère soupçonneux et tendance envahissante à déformer les évènements en interprétant les actions impartiales ou amicales d’autrui comme hostiles ou méprisantes.
  • Sens tenace et combatif de ses propres droits légitimes hors de proportion avec la situation réelle.
  • Doutes répétés et injustifiés sur la fidélité du conjoint ou du partenaire.
  • Tendance à surévaluer sa propre importance avec perpétuelles références à soi-même.
  • Préoccupations par des explications sans fondement à type de conspiration.

Personnalité schizoïde

Clinique :

  • Incapacité à éprouver du plaisir.
  • Froideur, détachement ou émoussement à l’affectivité.
  • Incapacité à exprimer aussi bien des sentiments chaleureux et tendres envers les autres que la colère.
  • Indifférence aux éloges comme à la critique.
  • Intérêt réduit pour les relations sexuelles.
  • Préférence marquée pour les activités solitaires.
  • Préoccupation excessive par l’imaginaire et l’introspection.
  • Désintérêt pour les relations amicales et absence d’amis proches.
  • Indifférence nette aux normes et conventions sociales.

Personnalité schizotypique :

Clinique :

  • Croyance bizarre ou pensée magique influençant le comportement.
  • Idées de référence.
  • Perceptions corporelles inhabituelles.
  • Méfiance, idéation persécutoire.
  • Pensées et langage bizarres sans lien avec le groupe culturel de référence.
  • Vie affective pauvre.
  • Comportement excentrique.

Personnalité antisociale

Clinique :

  • Indifférence froide envers les sentiments d’autrui.
  • Attitude irresponsable manifeste et persistance, mépris des normes, des règles et des contraintes sociales.
  • Incapacité à maintenir durablement des relations.
  • Très faible tolérance à la frustration et abaissement du seuil de décharge de l’agressivité.
  • Incapacité à éprouver de la culpabilité ou à tirer un enseignement des expériences, notamment des sanctions, tendance nette à blesser autrui.

Evolution :

  • Biographie faite de ruptures répétées avec des conséquences sur le plan de l’adaptation sociale : actes médico-légaux, incarcérations. Les troubles s’amendent classiquement dans la seconde moitié de la vie.
  • Les principales complications psychiatriques sont les abus de substances. Le risque de décès est élevé (accident, suicide). Après 40ans, peuvent apparaître des manifestations anxieuses et/ou dépressives.

Personnalité borderline

Clinique :

  • Polymorphisme important des manifestations cliniques, aucune n’étant spécifique (elles peuvent emprunter des symptômes aux autres personnalités pathologiques).
  • Selon la CIM-10, la personnalité émotionnellement labile comprend deux types cliniques : le type impulsif et le type borderline ou limite marqué de plus par une perturbation de l’image de soi, des incertitudes concernant les objectifs, les valeurs, les préférences personnelles et un sentiment souvent envahissant de vide.
  • Les principales caractéristiques de la personnalité impulsive sont :
    • L’instabilité émotionnelle
    • Le manque de contrôle des impulsions
  • Les principales caractéristiques de la personnalité borderline sont, en outre :
    • La perturbation de l’image de soi
    • L’incertitude concernant les objectifs, les préférences, les choix, les valeurs
    • Le sentiment envahissant de vide
  • Une tendance à s’engager dans des relations intenses et instables conduit fréquemment à des crises émotionnelles et peut s’associer à des efforts démesurés pour éviter les abandons et des menaces répétées de suicide ou des gestes auto-agressifs.

 Personnalité histrionique

Clinique :

  • Dramatisation, théâtralisme, hyperexpressivité émotionnelle
  • Suggestibilité
  • Affectivité superficielle et labile
  • Désir permanant de distractions et d’activités où le sujet est le centre d’attention d’autrui
  • Aspect ou comportement de séduction inappropriée
  • Préoccupation excessive par le souci de plaire physiquement
  • Le trouble peut s’accompagner d’un égocentrisme, d’une indulgence excessive envers soi-même, d’un désir permanant d’être apprécié, d’une tendance à être facilement blessé et d’un comportement manipulateur persistant visant à satisfaire ses propres besoins.

Personnalité narcissique

Clinique :

  • Vision grandiose de soi-même et de ses capacités.
  • Imbus de lui-même, vaniteux, incapable de faire preuve d’empathie.
  • Hyperactif, surinvestissement dans sa réussite professionnelle.
  • Intolérant à l’échec ou à la critique.
  • Image grandiose maintenue qu’au prix de la dévalorisation des autres et de l’élaboration.
  • Sans cesse renouvelée de projets divers.

Personnalité obsessionnelle compulsive

Clinique :

Synthèse de différents concepts dont :

  • La personnalité psychasthénique de Janet (doutes, ruminations, prévalence de la vie intellectuelle sur les réalisations pragmatique).
  • La personnalité compulsive marquée par la vérification, la ritualisation et la parcimonie, avec un goût prononcé pour l’ordre.
  • Indécision, doutes et prudence excessive.
  • Préoccupation par les détails, les règles, les inventaires, l’ordre, l’organisation, les programmes.
  • Perfectionnisme qui entrave l’achèvement des tâches.
  • Scrupulosité extrême, méticulosité et souci excessif de la productivité aux dépens de son propre plaisir et des relations interpersonnelles.
  • Discours recherché et attitude excessivement conformiste.
  • Rigidité et entêtement.
  • Insistance pour que les autres se conforment exactement à sa propre manière de faire ou réticence déraisonnable pour laisser les autres faire quoi que ce soit.

Personnalité évitante

Clinique :

  • Sentiment envahissant et persistant de tension et d’appréhension.
  • Une perception de soi comme socialement incompétent, sans attrait, inférieur.
  • Une préoccupation excessive par la crainte d’être critiqué, rejeté.
  • Un refus de nouer des relations à moins d’être certain d’être accepté sans critique.
  • Une restriction du style de vie résultant du besoin de sécurité.
  • Un évitement des activités sociales ou professionnelles impliquant des contacts avec autrui de peur d’être critiqué, rejeté.

Troubles mixtes de la personnalité

  • De nombreux sujets ont des troubles de la personnalité associant à des degrés divers des traits appartenant à plusieurs troubles distincts de la personnalité : ce sont les troubles mixtes de la personnalité
  • Personnalités hystéro-dépendantes
  • Personnalités hystéro-paranoïaques
  • Personnalités histrioniques et borderline

Quelle communication face aux patients psychiatriques ?

Communication et syndrome délirant :

  • Diminuer les stimulations dans l’environnement afin d’atténuer l’anxiété
  • Veiller à sa sécurité
  • En cas de refus : collaboration du patient, appeler l’aide de l’équipe

Communication face aux troubles anxieux

Anxiété légère :

  • Aider la personne à se donner des repères fixes (photos/dessins des enfants, objets personnels)
  • Informer sur les moments importants de la journée (soins, examens…)
  • Proposer des exercices de respiration/relaxation
  • Aider à la verbalisation des craintes
  • Favoriser les « pensées ressources » (images familières, éléments de réassurance…)

Anxiété modérée :

  • Aider la personne à trouver les causes de son anxiété
  • Explorer avec elle les moyens de résoudre les problèmes
  • Favoriser son expression verbale (respecter les silences et les pleurs)
  • Identifier avec elle les mécanismes d’adaptation utilisés habituellement dans des cas semblables
  • Adopter une attitude empathique

En cas d’état de panique :

  • Installer la personne dans un endroit calme
  • Diminuer les stimuli auditifs et visuels
  • Rester auprès de la personne
  • Eviter le toucher sans son accord
  • Autoriser les déplacements dans la pièce pour canaliser ses tensions
  • Ne pas rationaliser ni raisonner
  • Rester calme tout en maintenant des limites au comportement agressif
  • Laisser l’expression de la personne mais en l’aidant à chasser l’idée obsédante de l’anxiété
  • Faire pratiquer des exercices de respiration (instruction concises)
  • Aider la personne à reconnaitre son état

En cas d’angoisse de séparation :

  • Permettre aux parents d’être aussi présents que possible
  • Susciter dans certains cas leur collaboration aux soins
  • Situer la présence des parents : où sont-ils à présent ? quand l’enfant peut-il les retrouver ?
  • Inviter l’enfant à imaginer ce que les parents sont en train de faire pour stimuler l’intériorisation des images parentales
  • Diriger l’attention sur les plaisirs présents (jeux avec d’autres enfants)
  • Stimuler d’autres formes relationnelles avec les soignants
  • Autoriser autant que possible les objets personnels qui rappellent son foyer
  • Favoriser les toucher pour les plus petits et les paroles rassurantes
  • Eviter de nier l’angoisse de l’enfant
  • Eviter une attitude de jugement avec la morale ou la culpabilisation (Ex : si tu veux grandir, tu dois arrêter de te comporter comme un petit. Si tu cries, tes parents ne viendront plus).

Communication face aux troubles addictifs

La prise en charge de ces patients nécessite des qualités relationnelles de la part du soignant pour faciliter la relation de confiance et l’entrée en communication avec un patient qui souffre.

Immaturité affective : émotivité, autoritarisme, jalousie, mégalomanie, sentimentalité débordante, égocentrisme, incapacité à supporter les frustrations.

Passivité : perte d’initiative, peu entreprenant, manque de confiance en soi.

Agressivité : actes violents, raptus furieux = crise de violence

Souffrance psychique : vide intérieur, anxiété, angoisse, perte d’estime de soi, perte d’espoir, dépression

Trouble de l’humeur : hyperémotivité, irritabilité, anxiété, euphorie, apathie, tristesse

Dépendance : incapacité à renoncer au plaisir de boire de l’alcool, incapacité à différer le plaisir de boire de l’alcool

La relation d’aide est donc essentielle dans la prise en charge de cette souffrance psychique. Il implique pour le soignant  à la fois un savoir, un savoir-faire, une savoir-être. Il faut donc :

  • Etre capable d’accueillir la souffrance du patient et de l’écouter, pour être dans l’empathie.
  • Chercher la juste distance relationnelle, pour rester objectif.

Travailler sur soi :

  • Accepter le patient et éviter de le fuir, pour s’inverstir réellement dans la relation d’aide
  • Veiller à un discours non culpabilisant, pour que la relation soignant/soigné soit constructive
  • Savoir partager avec l’équipe pluridisciplinaire cet accompagnement, pour optimiser la prise en charge, en mobilisant les compétences de chacun.
  • Etre capable de s’impliquer dans une relation authentique, pour accompagner le patient jusqu’à l’abstinence totale

Communication face aux troubles psychiatriques

La relation est l’outil de soin fondamental en psychatrie. C’est dans la manière de donner la parole que la relation trouve son pouvoir de soin.

Face à la dépression : une souffrance psychique.

Le patient porte sur lui un regard négatif et l’intérêt ne porte que sur sa propre souffrance (attitude autocentrée). Le patient souffre d’anhédonie (incapable de ressentir du plaisir dans les activités ou situation habituellement agréable) et une aboulie (diminution voire perte de la volonté)…

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COURS Non classé SEMESTRE 3 Unité d’enseignement 4.2 : Relation de soin et communication avec la personne soignée

UE 4.2 CONFLITS AGRESSIVITE VIOLENCE

Notions de conflits, Agressivité, Violence

Notion de conflits

Approche 1 :

Julien Freund, Sociologie du conflit, 1981 : Le conflit est associé à un affrontement, ou un heurt intentionnel, entre deux individus ou deux groupes (ou plusieurs) qui manifestent à l’égard des uns et des autres une intention hostile, en général à propos d’un droit et qui, pour maintenir, affirmer ou rétablir ce droit, essaient de briser la résistance de l’autre.

On peut dire que la notion de conflit est appréhendée sous l’angle sociojuridique et qui met en lumière l’interaction sociale et la notion de droit.

Approche 2 :

Le conflit est une divergence entre des acteurs en relation. Cette divergence porte sur du pouvoir, des valeurs et d’intérêts qui sont en jeu. C’est un signe qui invite à prendre en compte :

  • L’expression d’un besoin
  • L’expression d’une conviction
  • La manifestation d’un problème à résoudre

Notions d’agressivité

Approche 1 :

Konrad Lorenz (1903 – 1989) : propose de considérer l’agression comme étant d’origine interne spontanée, résultant d’une pulsion interne, souvent tenue pour innée, et qui se manifeste par la réaction agressive.

On peut dire que c’est l’instinct de survie.

Approche 2 :

H.Bronson et Claude Desjardin : « agressivion in adult mice : modification by neonatal injection of gonadal hormones », Science, 1968, 161, pp. 705-706 : Le degré d’agressivité d’un animal peut être manipulé par l’injection de certaine hormones et l’injection de stimulations électriques.

Approche 3 :

L’agressivité est au service du vivant. Elle est utile au développement de l’individu, de son appareil psychique et de ses facultés. La civilisation et la culture domestiquent cette tendance naturelle et lui permettent de s’exprimer dans des formes acceptables et si possible, non violentes. L’agressivité n’est pas nécessairement nuisible et ne peut être assimilée à de la violence.

Elle s’inspire du travail du psychanalyste Freud : il associe la notion d’agression à la notion de frustration avec pour postulat :

  • La frustration provoque l’agression
  • L’agression présuppose la présence d’une frustration
  • L’agression a un effet libérateur dont la cible privilégiée est la source de frustration. En l’absence de cette source, le comportement agressif sera déplacé vers d’autres cibles (les bouc émissaire)

Approche 4 :

Moser G., l’agression, Paris : PUF, Coll. « Que sais-je ? », 1987, 125 pages :

Elle s’exprime dans une interaction : « une conduite d’agression est inconcevable dans la présence d’autrui, il n’y a pas d’agression sans victime ».

Ici l’agression est un comportement social qui prend son origine et se réalise dans une relation à autrui, c’est donc une approche sociologique.

Notion de violence

Approche 1 :

Hacker (F), Agression, violence dans le monde moderne, Calmann-Lévy, 1972, 352 pages.

La violence, par rapport à l’agression, exprime la brutalité et se réfère au droit, aux règles et aux coutumes.

On peut déduire que c’est une approche sociojuridique.

Approche 2 :

« Explosion de puissance qui s’attaque directement à la personne et aux biens des autres en vue de dominer soit par la mort, par la destruction, la soumission ou la défaite ».

C’est une vision limitée à un rapport de force.

Freund : sociologue

Approche 3 :

On peut distinguer essentiellement quatre types de violence, qui sont autant de manières pour elle de s’exercer :

  • Physique (meurtre…)
  • Psychologique ou morale (chantage affectif, harcèlement moral…)
  • Economique (pays exploite les terres d’autres pays…)
  • Politique (régime totalitaire…)

Notion de différence entre agressivité ou violence

Selon Brigitte martel, d’un point de vue :

  • Etymologique : agressivité vient de l’expression latine AD-GRESSERE, signifiant aller vers, ce qui est synonyme de contact.
  • Différente violence
    • VIOLARE : agir de force sur quelqu’un ou quelque chose
    • VIOLENTUS : agis de force

On peut déduire en partant de l’étymologie des deux mots que :

  • L’agressivité : ensemble de comportements offensifs « symptômes d’une relation manquée ».
  • Violence : réponse à une frustration ou à une agression.

3 critères permettent de différencier violence et agressivité :

  • Notion de contact: elle explique que :
    • Dans le cas de l’agressivité : « j’agresse pour attirer l’attention », donc il y a conscience de l’autre et rencontre avec l’autre.
    • Dans le cas de la violence : « j’agresse parce que l’autre devient l’objet à détruire », donc il y a rupture de la relation.
  • Sentiment de puissance ou toute puissance ou impuissance: elle explique que :
    • Certaines violences peuvent être associées à un vécu de surpuissance qui se résumerai à : « si je veux, je fais que l’autre soit d’accord ou pas ».
    • D’autres violences s’expriment lorsque la personne se sent impuissante. Elle dit : « J’attaque parce que je me sent nié et que je n’ai plus rien à perdre ».
  • Cadre de lois sociales:
    • Dans le cas de l’agressivité : il y a un contrôle de soi pour respecter ce cadre.
    • Dans le cas de la violence : l’expression de l’agressivité échappe au contrôle, je passe à l’acte donc je sors du cadre des lois sociales.

Agressivité, Violence : Pourquoi ?

L’agressivité du patient peut être due à différents facteurs.

Le passage à l’acte n’est généralement pas attribuable à une seule cause ni à un seul facteur mais il est souvent issu de l’interaction entre plusieurs facteurs.

Différents facteurs :

  • Antécédents de violence d’un individu (violence subie et agie dans le passé).
  • Pathologies sous-jacentes (de toxicomanie, de présence d’un trouble de la personnalité ou d’une maladie psychiatrique).
  • Souffrance psychologique (exposition à un stress important ou d’absence de support social). Elle traduit généralement une angoisse, un refus de la maladie (mécanisme de défense), une colère, une colère, une révolte, une blessure narcissique, c’est-à-dire une perte de l’estime de soi, une culpabilité inconsciente.

Il est alors important de chercher dans l’histoire médicale du patient ce qui fait ou a fait problème. Cela peut aider à comprendre le comportement du patient et entreprendre une démarche de relation d’aide pour l’accompagner au mieux.

La gestion des émotions

Repérage de la montée en tension d’un patient : quelles observations ?

Selon les situations et à certains moments, il est possible de distinguer l’approche d’un passage à l’acte d’un patient ou parfois même et il ne faut pas l’oublier, d’un membre de l’entourage familial de ce dernier.

Sous réserve d’un contrôle émotionnel adapté, on peut cependant décrypter plusieurs signes annonciateurs d’un passage à l’acte agressif.

Modification du regard :

  • Regard qui fixe
  • Dilatation des pupilles…

Tensions comportementales :

  • Mâchoire crispée, dents serrées
  • Mains qui se serrent, poings serrés
  • Rougissement du visage
  • Transpiration
  • Bras raides repliés l’un sur l’autre avec redressement des épaules
  • Lèvres serrées et narines dilatées
  • Sourcils froncés
  • Va et vient sans but
  • Grandes inspirations
  • Tremblements des bras et des jambes

Insultes sans personnalisation :

  • Gros mots

Oppositions durant l’entretien :

  • Réponses laconiques limitées à « oui », « non », « je ne sais pas ».
  • Refus de répondre « je n’ai pas à vous répondre », « ça ne vous regarde pas », « vous n’êtes pas médecin ».
  • Notons également que l’arrêt brusque du discours menaçant prévient d’un passage à l’acte immédiat.

Insultes personnalisées :

  • Insultes par rapport au nom de famille du soignant
  • Insultes raciales
  • Insultes en rapport avec la morphologie du soignant

Utilisation d’objets :

  • Objets projetés au sol, sur les murs, dans les vitres, dans la direction du soignant
  • Portes claquées ou frappées
  • Poing frappé sur la table
  • Coups de pieds portés sur les objets

Indices vocaux :

  • Voix forte, cris, hurlements
  • Tremblements de la voix
  • Difficultés d’élocution, de trouver des mots

Approche corporelle :

  • Bousculades
  • Rapprochement physique

Comportements à éviter par le soignant face à l’agressivité

Temps non accordé :

  • Rendre compte que vous n’avez pas le temps

Dangerosité méconnue :

  • Faire l’impasse sur cette évaluation et s’enfermer seul avec le patient

Relation impersonnelle :

  • Oublier d’appeler la personne par son nom ou son prénom
  • Donner au patient le sentiment que l’on n’est pas concerné en tant que personne

Besoins immédiats négligés :

  • Oublier d’identifier les besoins
  • Ignorer une demande
  • Omettre de proposer de l’aide, ce qui peut être vécu comme un rejet

Pensée non adaptées :

  • Etre et rester absorbé par des pensées ne concernant pas le patient lorsqu’on s’entretient avec lui
  • Rester avec la pensée ou le sentiment que l’on est épuisé, découragé
  • Se sentir visé directement par l’agressivité du patient et prendre pour soi les insultes

Entretien non adapté :

  • Ecoute active insuffisante
  • Couper la parole
  • Empêcher le patient de verbaliser
  • Avoir une attitude inadaptée

Communication inadaptée :

  • Intonation et élocution de la parole inappropriées
  • Posture inadaptée (mains fermées, bras repliés, face à face non respecté, …)
  • Manquement à la congruence et à l’empathie

Aspect négatif / productif du conflit

Les aspects destructifs du conflit

  • Dépense de temps
  • Tension entre les personnes
  • Rupture des relations harmonieuses
  • Rupture de la communication
  • Perceptions négatives envers l’autre
  • Inflation du conflit

Les aspects productifs du conflit

  • Permet la créativité
  • Renforce l’image de soi
  • Améliore la cohésion d’un groupe
  • Responsabilise l’individu
  • Fait avancer la société dans ses valeurs
  • Stimule l’innovation
  • Encourage la recherche d’une meilleure solution

Typologie du conflit

Les conflits factuels :

Conflits issus d’un fait qui donne lieu à une divergence : acte manqué, information non faire ou mal passée, propos ou acte considérés comme agressifs…

Les conflits d’intérêt :

Conflits issus d’une divergence entre ce qui est visé par les différents acteurs.

Les conflits structurels :

Conflits liés à un enjeu de pouvoir, à la propriété, au choix de ressources…

Les conflits de valeurs :

Conflits liés à la défense de valeurs différentes.

Piste de résolution

  • Permettre l’expression des émotions, en la contrôlant
  • Clarifier les perceptions et construire des perceptions positives
  • Améliorer la quantité et la qualité de communication
  • Rechercher des moyens pour accroitre les ressources ou les options
  • Développer des solutions comportant un bénéfice mutuel
  • Etablir un juste et mutuel processus décisionnel
  • Rechercher des objectifs partagés par les deux parties
  • Se concentrer sur les intérêts communs et non sur les positions
  • Déterminer ce qui permettrait de définir le problème autrement qu’en terme de valeur

Les approches face au conflit

Face à un conflit, l’individu peut avoir différents comportements :

  • L’évitement
  • La manipulation
  • Le compromis
  • La soumission
  • La confrontation

Les étapes de la résolution du conflit

Avant le conflit

  • Choisir le moment opportun
  • Choisir le bon endroit
  • Se préparer à collaborer
  • Se préparer à contrôler ses émotions

Pendant le conflit

  • S’attaquer au problème et non aux personnes
  • Définir le conflit d’une façon explicite
  • Décrire ses sentiments
  • Savoir argumenter
  • Savoir écouter l’autre

Rechercher une solution gagnant-gagnant

  • Faire des propositions favorisant des gains mutuels
  • Chercher des solutions nouvelles
  • Eviter les situations gagnant-perdant
  • Trouver les intérêts communs

Analyser les solutions possibles

Il s’agit de clarifier et évaluer les solutions l’esprit ouvert :

  • Ouverture à l’autre
  • Ouverture aux changements
  • Ouverture de soi

Accepter ou rejeter la solution

Accepter : dans ce cas, la solution est appliquée de façon définitive.

Rejeter : dans ce cas, il y a deux possibilités :

  • Essayer une autre solution
  • Redéfinir à nouveau le conflit

Après le conflit

  • Savoir en tirer une leçon
  • Savoir ramener le conflit à sa juste valeur
  • Eviter d’entretenir des sentiments négatifs
  • Savoir exprimer nos sentiments positifs

Conclusion

L’agressivité est une composante du comportement « normal » qui est libérée sous différentes formes liées au stimulus et orientées vers un but de satisfaire les besoins ou pour éliminer ou maitriser toute menace.

Il est primordial de repérer la montée de la tension pour éviter qu’elle ne se transforme en violence.

L’agressivité est aussi un mode de communication même si il n’est pas agréable.

Des habiletés relationnelles mises en œuvre dans des situations de soins permettent un gain de temps set d’énergie sur la gestion de la violence.

Une démarche de recherche gagnant-gagnant dans la gestion du conflit est à prioriser.

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COURS Non classé SEMESTRE 3 Unité d’enseignement 4.2 : Relation de soin et communication avec la personne soignée

UE 4.2 : Relation de soin et communication avec la personne soignée

OBJECTIFS

  • Conduire une relation aidante avec la personne soignée en tenant compte de son âge, de ses ressources et intégrer ces dimensions dans son environnement
  • Etablir un contact adapté au cadre de référence de la personne soignée et à l’acte à réaliser afin de définir une stratégie de soin
  • Identifier les concepts de communication et de distances interpersonnelles, de relation aidante, de toucher dans les soins

ECTS : 2

ELEMENTS DU CONTENU

  • La communication verbale et non verbale
  • La relation communication aidante
  • Le toucher dans les soins
  • La juste distance dans les soins
  • Les troubles de la personnalité et leurs influences sur la communication avec la personne soignée
  • Les contextes spécifiques : fin de vie, violence, conflit…
  • La gestion des émotions
  • La douleur : influence sur la communication, évaluation, adaptation, collaboration interprofessionnelle traçabilité
  • L’Information et l’éducation du patient et de son entourage

MODALITE D’EVALUATION ECRITE

  • Travail d’analyse d’une situation de communication posant un questionnement professionnel

CRITERES D’EVALUATION

  • Pertinence de l’analyse et du questionnement