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Non classé SEMESTRE 3 Unité d’enseignement 1.1. S3 : Psychologie-Pédagogie-Sociologie-Anthropologie

ANTHROPOLOGIE

Définition générale ou préalable : L’anthropologie est l’étude de l’homme tout entier, dans toutes les sociétés à toutes les époques sous toutes les latitudes (géographiquement) et dans tous ses états.

L’anthropologie est le fait de « penser le rapport de l’unité et de la diversité humaine ».

L’anthropologie est la discipline entre groupe qui s’efforce de déterminer les invariants mais aussi les différences entre les sociétés humaines. Elle étudie et analyse aussi bien ses sociétés dans leur composante actuelle que dans une perspective historique.

Bref aperçu historique

Science humaine qui s’est construite à partir du XIXème siècle.

Trois postulats :

  1. Il n’y a pas de civilisations plus évoluées que d’autres
  2. Les traits culturels d’une société ne sont intangibles
  3. Les modes de civilisation jouent un rôle chef au niveau de l’individu

L’anthropologie est une science cumulative. CAD que différents courants ont vu le jour construisant à chaque fois un modèle de compréhension particulier. Ces modèles sont fondés sur des savoirs qui se juxtaposent et se complètent. Les premières données sur lesquelles s’est fondée l’anthropologie, sont des données ethnographiques (données recueillis sur le terrain. Fait à partir d’observation : comment ils mangeaient ? etc…). L’ethnologie est l’analyse des éléments ethnographiques et ça constitue une base essentielle de l’anthropologie.

  1. S’il existe des différences entre les sociétés qui s’expriment à travers leur culture ; ces différences ne sont pas hiérarchisable. Ça veut dire qu’il n’y a pas de société plus primitive que d’autre. Chaque société ou civilisation constitue un agencement particulier des différents faits sociaux et chacune fabrique des normes, des croyances, des mythes, des structures de pouvoir etc…
  2. Ça veut dire qu’ils sont susceptibles d’évoluer. Exemple français : la révolution est venue transformer la structure du pouvoir ; on est passé de la hiérarchie à la démocratie. Exemple anglais : la structure n’est pas la même chose puisqu’on est toujours sous monarchie mais démocratique et il  n’y a pas eu de heurt.
  3. Ça veut dire que l’individu n’est pas libre d’évoluer comme il veut au milieu de ces contemporains. Ça veut dire que dans chaque société il y a des normes, des règles qui s’imposent à l’individu au niveau de sa façon d’être, même de penser : la culture influence par ses interdits et ses obligations la manière que l’homme a de comprendre le monde ainsi que sa place dans le monde.

La démarche anthropologique

L’ethnographie

L’ethnographie se définit comme « l’observation rigoureuse, par imprégnation lente et continue, de groupes humains minuscules ave lesquels les ethnologues entretiennent des rapports personnels ».

« L’observation participante » de Bronislaw Malinowki (1884-1942) consiste à se fondre dans un groupe dont on apprend la langue et les usages afin de les transcrire tels quels, « bruts » en quelque sorte, de manière à rassembler le matériau le plus objectif possible.

Claude Lévi-Strauss affirme que l’ethnographie réside dans l’observation et l’analyse des groupes considérés dans leur particularité et visant à la restitution aussi fidèle que possible de la vie de chacun d’eux. Cela suppose donc un séjour de terrain pour une collecte de donnés à travers une enquête d’observation direct (=fieldwork).

Pour Radcliffe Brown, le terme ethnographie s’applique à ce qui est spécifiquement un mode d’enquête dont le but consiste à rendre compte d’une manière acceptable de la réalité décrite et observée.

Pour George Dias l’ethnographie signifie l’étude descriptive des cultures particulières ou des sections d’une culture particulière. (Ex : soigner un malade = étude pratique particulière qui peut être observé et décrite comme tel).

Aline Sarrandon-Eck, 2009 « médecin et anthropologue, médecin contre anthropologue : dilemmes éthiques pour les ethnographes en situation clinique ». etchnographiques.org numéro17 – novembre 2008.

L’ethnologie

Née dans les années 1860, l’ethnologie est le stade de la première synthèse. Elle peut aussi bien étudier les sociétés dites traditionnelles que notre propre société.

Son « regard », l’ethnologue prend le temps de le former. Il apprend à le faire et surtout à le défaire de ses préjugés et stéréotypes (représentation rudimentaire et simplificatrice, relativement figée, servant à caractériser un individu ou un groupe).

C’est aussi un « art de l’écoute car elle incline à restituer la parole des sujets, leur vision des choses à travers leur propre histoire…

Exemple : Anne Vega (2004), une ethnologue à l’hôpital. L’ambiguïté du quotidien infirmier, Paris, Editions des archives contemporaines, coll. « une pensée d’avance ».

De l’ethnographie qui est un recueil de donné, on passe à l’analyse des données qu’on appelle ethnologique. C’est donc la mise en valeur d’une spécificité de chaque culture. Elle demande une remise en question de sa propre culture et une reconnaissance de chaque situation comme étant particulière.

L’anthropologie

Le terme, anthropologie vient de deux mots grecs, anthrôpos qui signifie « être humain » et logos qui signifie « étude » (ou « discours »).

L’anthropologie est la phase de généralisation théorique des idées sur les groupes humains et leurs cultures,  à partir des différentes théories émises par l’ethnologie, après les avoir comparées.

« L’anthropologie est une discipline dont le but premier, sinon le seul est d’analyser et d’interpréter les différences ». Claude Lévi-Strauss, L’anthropologie structurale.

Exemple : Blandine Bila, (2009). « Anthropologie chez soi » auprès de personnes vivant avec le VIH à Ouagadougou : Empathie, méthode et position des acteurs, ethnographies.org, Numéro17 – novembre 2008.

Il s’agit de considérer un ensemble comme formé de particularité contenu dans un ensemble. (Chacun a son caractère propre mais tout tient dans un ensemble). Cela veut dire qu’on ne peut pas parler d’une chose, d’une situation, d’un individu sans faire de lien avec l’ensemble, CAD la globalité.

L’ethnocentrisme

En 1907, W.G. Summer introduit le mot « ethnocentrisme » : attitude collective consistant « à répudier les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques qui sont les plus éloignées » de celles propres à une société donnée. Ce jugement de valeur semble être universel.

L’ethnocentrisme se manifeste, notamment, de trois façons différentes :

  • Nier l’humanité de l’autre (sauvage, barbare)
  • Assimiler l’autre à soi (l’autre est identique à soi, on ne reconnaît pas l’originalité et l’identité de l’autre culture)
  • Un réductionnisme scientifique (rationalité, croyance, efficacité, vision évolutionniste)

Le relativisme culturel, nie toute universalité, puisqu’il part du présupposé selon lequel toute croyance n’a pas de signification et de validé qu’à l’intérieur de son contexte d’usage, que du point de vue de sa culture. Comprendre ne signifie pas être en accord.

Les courants anthropologiques

L’évolutionnisme

Les idées de bases de ce courant sont les suivantes : pour eux, la société a évolué par étapes passant de la sauvagerie à la civilisation. Chaque étape correspond à un été donné des techniques : mode de vie et croyance et chaque étape marque le progrès de la société. Selon l’évolutionnisme, l’humanité est appelé à évoluer partout de la même manière (idée de conformisme).

Lewis Morgan ; Edward Tylor ; James Frazer

Le diffusionnisme

Apparaît vers la première partie du XXème siècle. Selon le diffusionnisme, la plupart des innovations sociales, techniques, mythologique se propagent par contact et influence grâce aux migrations et emprunts diverses. Il sous-estime la capacité de chaque peuple, chaque groupe social à résister aux changements générés par les éléments venant du dehors.

Le culturalisme

Ce courant est né dans les années 30. Il a commencé surtout à se développer aux EU à courant plutôt américain. L’idée centrale c’est que la culture et l’éducation d’une société contribue à forger une personnalité d’un type particulier.

Les principaux auteurs :

  • Ralph Linton présente la culture comme un héritage social transmit à l’enfant et qui a pour fonction d’adapter l’individu à la société et celle-ci à son environnement.
  • Ruth Benedict et Margaret Mead ont observés les différences de personnalité selon les cultures.

Il y a des questions qui subsistent par rapport à ce courant : si le propre de l’homme est d’inventer sa propre culture ; cela veut dire que celle-ci ne préexistait pas à l’homme puisque c’est lui qui en est l’initiateur. (Ex : un peu comme l’œuf et la poule)

Le fonctionnalisme

La question qui se pose pour eux : à quoi servent les institutions ?

Pour le fonctionnalisme, les institutions sociales (rites, structure de parenté, mœurs etc…) sont des dispositifs ayant un rôle à jouer au sein de la société. La démarche fonctionnalisme est la suivante :

  • A quoi cela sert ?
  • Quels en sont les causes ?
  • Quels est sa place au sein de l’ensemble ?

Les principaux représentants sont :

Malinowski est connu par ce qu’il conteste une diversalité (pas universel) de l’œdipe (le complexe d’œdipe) et celle du mythe du meurtre du père qui serait constitutif de la société humaine. Selon lui, le complexe d’œdipe est une des caractéristiques des sociétés patriarcales.

L’apport de Malinowski a été important au niveau de l’observation participante (ça veut dire qu’il est parti en immersion complète) pour comprendre de l’intérieur les conduites des groupes, mais aussi de distinguer les discours et les règles énoncés par les groupes. Pour lui, si certains éléments culturels (rites, coutumes, règles) perdurent au sein d’une société, c’est qu’ils répondent à une fonction sociale précise.

Radcliffe Brown : pour lui la société fonctionne comme un système cohérant, il va monter que la parenté comme le mythe sont organisés en structure CAD des ensembles cohérant lié entre eux par des relations équilibrées.

Les principaux concepts

La culture

La notion de culture

La culture, dans son sens le plus large est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs spirituel, matériel, intellectuelle et affectif qui caractérise une société ou un groupe social. Elle comprend les lettres, les arts, les modes de vies, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.

La culture est donc l’ensemble des dispositions, de manières d’être et de faire, de connaissance, de croyance, de rapport à l’autre et à la nature qui se transmet. La fonction de la culture est d’asseoir un sentiment d’appartenance qui fonde à la cohérence un groupe d’humain donné.

L’existence d’une culture dépend d’une histoire lié à des enjeux de pouvoir de lutte de classe (Ex : imposer sa manière de s’habiller ou de se coiffer). Toute culture est le produit d’une interaction et les cultures sont interdépendante (dépendante des unes des autres) et en continuité les unes avec les autres (Ex : on ne peut pas comprendre la culture des manipulateurs si on ne comprend  pas la culture médicale ; si on ne la met pas en lien avec)

Les caractéristiques fondamentales de la culture

La culture s’apprend dès la naissance grâce à la socialisation (processus à travers lequel la culture d’une société ou d’un groupe est transmise à la nouvelle génération. Il se produit en même temps que la construction de sa propre identité.

La culture permet à un groupe de se définir comme une identité collective particulière et distincte

La culture est déterminée par des conditions particulières liées aux environnements physiques, techniques et sociaux, ainsi qu’à la disponibilité de ressources

La culture représente un processus dynamique, en constant changement

Le phénomène d’acculturation

L’acculturation désigne les processus complexes de contact culturel au travers desquels des sociétés ou des groupes sociaux assimilent ou se voient imposer des traits ou des ensembles de trait provenant d’autres société. C’est même un phénomène universel et constitutif des cultures. L’acculturation n’est jamais à sens unique.

Trois types d’acculturation (cf : Roger Bastide, sociologue) :

  • Une acculturation spontanée quand les cultures sont en contact libre
  • Une acculturation forcée, organisée, imposée par un groupe comme lors de la colonisation ou de l’esclavage
  • Une acculturation planifiée, maitrisée, comme le cas des Amish d’Amérique du Nord

L’intégration est le maintien de son identité culturelle tout en adoptant la culture dominante.

La syncrétisation est la combinaison entre la culture d’origine et la nouvelle, c’est une forme de métissage culturel.

Un multiculturalisme est la cohabitation de plusieurs cultures sans qu’il y ait de combinaison ou l’assimilation (religion)

L’assimilation est la disparition totale de la culture d’un groupe qui assimile et intériorise la culture de l’autre groupe avec lequel il est en contact (langues régionales…)

La contre acculturation est le rejet et le refus de la nouvelle culture donc le retour à la culture d’origine (sorte de repli communautaire)

L’ethnocide est la destruction systématique de la culture d’un groupe, c’est-à-dire l’élimination, par tous les moyens, non seulement de ses modes de vie mais aussi de ses modes de pensée. L’ethnologue Robert Jaulin utilise ce terme en 1970 (les Aborigènes australiens, les indiens d’Amérique du Nord…).

Les sous-cultures sont une subdivision d’une culture nationale en variante lié à des groupes particuliers (Ex : culture bretonne, culture normande, culture corse). Les appeler comme ça pose le problème d’une culture populaire : cela suppose qu’il existe une culture académique dominante.

La manière dont s’exprime la culture

Les mythes

Tous les peuples à un moment donné se sont donnés des légendes, des sortes de récits merveilleux. Le mythe apparaît comme un système d’explication du monde, un récit fabuleux d’origine populaire racontant des actions, des aventures, d’êtres personnifiant les forces naturelles, les exploits des dieux (Ex : mythe de Prométhée qui a dérobé le feu au dieu pour le donner aux hommes). Pour un groupe donné, le mythe est une histoire vraie (Ex : mythe de la création dans la genèse). C’est aussi une représentation collective des attitudes et des comportements de certains groupes sociaux (Ex : le mythe de la politesse française). Il est aussi une forme de représentation de grande valeur affective et psychologique symbolisé par un mot ou une formule (Ex : le mythe du progrès).

Le mythe sert à traduire les croyances, les sentiments religieux d’une société en expliquant de manière irrationnelle ses origines. Il permet d’assurer la cohésion du groupe. Ça apporte des réponses aux questions sur l’origine, l’existence, et sur la destinée. Il sert à structurer l’homme dans ses croyances, son besoin d’appartenir à un groupe, son besoin d’exister. (Ex : la peur de l’enfer).

Quel est l’impact du mythe dans la pratique soignante ? Ou dans l’histoire des manipulateurs radios ou des infirmiers.

Les rites

C’est un ensemble de règles établies pour ponctuer chaque évènement de la vie quotidienne (Ex : préparer la salle d’examen). Ils se définissent aussi comme un ensemble codifié de gestes accomplis, de paroles proférées, d’objets manipulés selon un ordre qui doit être suivi. (Ex : le rituel du chirurgien avant son intervention).

Les rites servent de conditions d’entrées dans un groupe. C’est ce qu’on appelle les rites de passage (Ex : accueil du nouveau lorsqu’on parle de baptême). Il y a toujours une dimension collective. (Ex : rituel de guérison, d’initiation à la vie, de fête, de funérailles).

Ils assurent une expression identitaire en termes de reconnaissance en forçant le sentiment d’appartenance. Les rites sont des lieux de construction de sens social mais servent surtout d’instrument de contrôle social. La référence au rite suppose une forme d’adhésion, une dose de croyance. En d’autre terme, l’existence du rite comme actualisation du mythe a besoin des croyances.

Les croyances

Elles reposent sur le fait de tenir pour vraie, d’affirmer sans pouvoir en apporter la preuve. De ce fait se pose la question de la fonction des croyances dans l’existence d’un individu ou d’un groupe. Elles se présentent comme une forme de régulation des rapports sociaux, elles ont pour fonction la cohésion sociale, elles donnent du sens à l’action.

La religion

 

C’est un ensemble de croyance et de rite qui définissent le rapport de l’être humain avec le sacré. Une religion particulière est définie par des éléments spécifiques à une communauté de croyants. (Ex : libre sacré, prière etc…). La forme des religions évolue à travers le temps. L’animisme et le chamanisme sont toujours pratiqués mais d’autres religions polythéistes ont disparus.

Les deux grandes fonctions de la religion :

  • La première consiste à proposer un récit des origines du monde dans lequel un dieu vient créer le monde ou le mettre en ordre à partir d’un chaos originel.
  • La deuxième fonction est sociale ; les préceptes qu’elle propose développe des arguments moraux qui structurent et encadrent les sociétés. Ces valeurs morales sont transcendantes : ça veut dire qu’elles dépassent l’homme et ne sont pas interrogeables.

Ces constructions morales ont été à la base des corpus juridiques des différentes sociétés (Ex : interdiction de tuer).

La magie

 

Phénomène social dont l’efficacité est d’ordre psychosomatique par la manipulation d’une force invisible. C’est le pouvoir d’entrer en contact avec les esprits, de se métamorphoser, de quitter la terre pour rejoindre le monde des esprits. Marcel Mauss a relevé trois éléments constitutifs de la magie :

  • L’agent (magicien)
  • Actes (ensemble de rites)
  • Représentation (les idées et les croyances)

La fonction de la magie c’est de provoquer un changement d’état chez un individu ou un objet par le biais de l’ensorcellement, de l’exorcisme, la bénédiction etc… Y’a deux aspects : un mélange entre le rationnel et l’irrationnel ce qui explique que la magie reste assez encrée dans les cultures.

La mort

Les sociétés et la mort

Dans les sociétés africaines, en général, on a davantage peur de la mort à cause des retours possibles. Elles ont peur de la mort plutôt que du mort lui-même.

Au Mexique, parler de la mort c’est aussi parler de la vie. La mort est un passage d’une étape. (Ex : y’a un repas).

Dans le Japon traditionnel, la mort est l’aboutissement d’une longue vie. Elle est la dernière étape consistant à aller rejoindre les anciens sur la montagne.

Dans nos sociétés industrialisées, aujourd’hui, les mourants sont relégués à l’hôpital. Avant c’était un évènement familiale. Aujourd’hui, la famille a peu de temps à consacrer au mourant. De ce fait, dans presque tous les établissements de santé, il existe des spécialistes qui s’occupent de la fin de vie. Le mourant perd sa valeur sociale, il n’a plus de statut,  il est chosifié, il est rendu à l’état de machine, de chose. Dans nos sociétés industrialisées, on ne porte plus le deuil. Par contre, on va valoriser le culte du souvenir des morts. Avec les progrès médicaux, le rapport avec la mort est devenu très complexe. De plus on a une présence obsédante de la mort dans les médias. La mort est inséparable de l’institution médicale.

Voltaire dit que l’espèce humaine est la seule qui  sait qu’elle va mourir. Il est le seul capable de penser sa propre mort. L’homme a conscience de la mort.

Pour Descartes l’homme est une machine.

Pour Freud la mort est irreprésentable. L’Homme peut sentir qu’il est dans le mourir comme l’animal mais pas de manière précise. L’Homme agit comme s’il était éternel.

La mort est au cœur du questionnement humain, elle oblige l’homme a donner un sens à sa vie ou à la vie ; elle génère des angoisses et nourrit des fantasmes (sorte d’énigme pour l’homme).

Les religions et la mort

Pour les animistes, la mort est un voyage. Il n’est pas à sens unique car des retours ou des incarnations sont possibles. Pour eux l’au-delà est peuplé d’esprits redoutables qu’il faut apaiser. Le mort doit partir avec des rituels, des provisions, des armes et des offrandes.

Pour les religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme, Islam), l’âme est éternel, il y aura un jugement dernier ; il existe un paradis, un enfer, et un purgatoire.

Pour le bouddhisme et l’indouisme, la peur de la mort n’existe pas car il y a une renaissance dans d’autres mondes. Ce sont deux religions qui pratiquent l’incinération : ça australise le corps. Pour ce type de religion, on a différents types d’âmes.

Qu’importe les sortes de croyances et de religions, la mort reste la manifestation d’un désordre qui s’accompagne de gestes autorisant la reprise du cours normal de la vie. C’est pour ça qu’il y a des rites funéraires.

Les rites et rituels funéraires

Il y a 150 milles ans, l’Homme enterrait ses morts : façon de se déculpabiliser face à la séparation. Aujourd’hui, il y a un retour en force des anciens rites et nouvelles pratiques  funéraires ont vus le jour. Exemple : accompagnement de la crémation, devenir des cendres. Il y a aussi la prise en compte des morts in-utéro (avant ils faisaient partis des déchets hospitaliers).

A quoi servent les rites funéraires ?

La fonction des rites funéraires et de ressouder la communauté. Ils ont aussi une fonction individuelle dans la mesure où ils aident à accompagner le deuil. Les rites funéraires sont révélateurs des valeurs et des croyances d’un groupe social ou d’une culture.

Ils ont aussi un but thérapeutique car ils soulagent ceux qui vivent la mort d’un des leurs, ils manifestent donc le respect accordé à la dépouille mortelle. Ils servent à faire face à la mort sans la fuir.

Rituels selon les croyances et selon les religions

Pour l’église catholique, il y a 3 gestes à effectuer avant la mort :

  • Confessions
  • Imposition des mains + extrême onction
  • Dernière communion

Après le décès :

  • Toilettes mortuaires
  • Prière et recueillement

Pour les musulmans avant la mort :

Avant le décès, il faut prévenir la famille pour réciter la profession de foi (shahada).

Après le décès le rituel prévoit 3 actions :

  • Toilette mortuaire faite par la famille ou la communauté
  • Corps enveloppé dans un  tissu, bras le long du corps, visage tourné vers l’est (la Mecque).
  • Corps déposé dans la terre sans cercueil.

Pour les indouistes :

Comme la mort permet d’atteindre la délivrance, les proches avant la mort sont sereins et il n’y a pas de désespoir.

Après la mort : le fils du défunt va chuchoter un mot sacré à l’oreille de son parent. A partir de cet instants ; les proches ne touchent plus le corps. A partir de la mort du défunt il pose une lampe par terre. Corps enveloppé dans un tissu de fête avant création corps aspergé d’eau bénite. Il y a ensuite une crémation.

Pour les judaïstes :

3 actions à prévoir avant la mort

  • Prévenir la famille ou la communauté pour accomplissement du rituel de l’acte religieux.
  • Le mourant ne doit jamais rester seul, les derniers mots que le mourant va entendre.
  • Toilette et purification du corps qui sera recouvert d’un drap blanc. Bougie allumée à côté de la tête, fils ainé ferme la bouche et les yeux du défunt.

Autopsie et crémation interdite. Le deuil dure 7 jours. A l’anniversaire de la mort ils allument une lumière pendant 24 heures.

Le deuil

Il a 2 significations :

  • C’est un état affectif et douloureux provoqué par la perte ou par la mort d’un être aimé ;
  • C’est aussi une période de douleur et de chagrin. Le travail de deuil aura donc pour tâche et pour mission d’accepter que l’être n’existe plus. Face à un objet ou une personne.

Dans nos sociétés, les rituels de deuil sont réduits. Il  n’a plus d’expression sociale. Il subsiste néanmoins dans certaines régions de pratiques prononcées.

En Corse, le père et la mère portent le deuil pendant 3 ans ; le frère, la sœur et un jeune enfant aussi. Les enfants plus grands portent le deuil jusqu’à leur mariage. Et les veuves le portaient définitivement. Autrefois les veufs portaient le deuil définitivement en se laissant pousser la barbe et les cheveux et les femmes se faisaient des tresses. Croyance : les morts reviennent dans les familles avant de repartir.

Le deuil représente une certaine organisation sociale où les rôles sont parfaitement définis. Il s’agit d’un modèle culturel avec une représentation de la mort ponctuée de rites et de mythes.

Le soignant face à la mort de ses patients

Chaque soignant est confronté à la mort. Savoir repérer le groupe d’appartenance du patient permet d’orienter les premiers actes à accomplir face à un mourant. Dans notre société qui refuse la mort, le soignant est le seul confronté aux questions de la mort. Il doit aider à vivre comme à mourir.

La démarche interculturelle dans les soins

L’entrée dans un nouveau monde

Le patient perd ses repères fondamentaux (son statut, son habit, se prise de décision). Il doit s’adapter et parfois s’assimiler à de nouvelles normes et valeurs.

Une langue étrange et étrangère

Lors de sa formation, le futur soignant acquiert un nouveau savoir, et par ce fait un nouveau langage. Le jargon médical, en offrant une position professionnelle à son utilisateur, crée aussi une distance avec le patient (profane).

Utiliser des termes simples, faire répéter les directives à son patient et décrire la prise en charge sont les bases  d’une bonne communication.

Une institution hiérarchisée

L’hôpital est une institution particulièrement hiérarchisée, officiellement et officieusement.

Traditionnellement, notre société oppose les « mains blanches », dont le statut est supérieur, à ceux qui ont à se salir dans les tâches.

Jean Peneff a montré qu’à l’hôpital le contact avec les corps et les souillures corporelles dépend du statut des personnels.

Le pouvoir soignant

Le soignant a entre ses mains la vie quotidienne du patient.

Lorsque l’attitude de certains soignés s’éloigne des normes des professionnels, elle peut susciter de nombreux étiquetages de leur part (cf : Anne Véga). Etiquetage du « bon » ou « mauvais » patient.

La notion de déshumanisation, a observé sur le terrain :

  • Des professionnels de santé parlant devant un patient sans perdre en considération sa présence (toilette)
  • Le ton pris lorsque l’on parle à un patient (adulte ou enfant)
  • La place de la sexualité en maison de retraite

L’approche interculturelle de Margalit Cohen-Emerique

Le choc culturel est une situation conflictuelle qui se produit entre deux individus culturellement différents placées en interaction dans une situation sociale. L’approche culturelle permet de répondre à ce choc.

Les trois démarches de l’approche interculturelles :

  • 1ère étape : la décentration : prendre distance, en réfléchissant sur soi, afin de faire émerger à la conscience son propre cadre de référence et tant qu’individu porteur d’une culture.
  • 2ème étape : la connaissance du cadre de références de l’autre doit amener à connaître l’autre du dedans, reconnaissance de ce qu’il est.
  • 3ème étape : la création d’un espace de dialogue et la négociation.

La démarche interculturelle implique de ne pas vouloir trouver une cohérence dans l’objet culturel, voir une ressemblance. (accepter la différence et la comprendre comme telle).

Elle implique de travailler sur des faits ancrés dans un quotidien et dans un contexte. Le patient reste le meilleur informateur non pas sur sa culture mais sur le sens que représente pour lui telle pratique culturelle ou religieuse. L’altérité signifie la reconnaissance de l’autre dans sa différence (ethnique, sociale, culturelle ou religieuse). Il est impossible de réduire quelqu’un à son milieu ethnique ou culturel. Tout être est unique. Les professionnels de santé désireux de fournir des soins culturellement appropriés doivent développer :

  • Une évaluation culturelle : les manipulateurs doivent examiner leurs attitudes, leurs normes et les valeurs personnelles (projetées sur le patient)
  • Un savoir culturel : consiste à connaître les croyances et les valeurs des patients et leurs incidences sur leurs réactions lors de la prise en charge.
  • Un regard et une écoute qui se développent dans une observation méticuleuse d’une réalité, celle du patient.
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DE LA SOCIOLOGIE OU DE LA CONNAISSANCE DE L’INDIVIDU PLURIEL

Définition générale ou préalable

La sociologie est une science qui chercher à comprendre et à expliquer l’impact du social (de la société) sur les représentations (façons de penser) et sur les comportements (façon d’agir) des individus.

A l’inverse de la psychologie, la sociologie considère que les comportements individuels ne relèvent pas de choix conscients ou inconscients au niveau de l’individu, mais qu’ils s’inscrivent dans une dynamique de phénomènes collectifs.

Bref aperçu historique

  • La sociologie s’est construite autour de questions fondamentales :
  • Comment des individus si différents arrivent-il à tenir ensemble ?
  • Comment s’impose l’ordre politique ?
  • Qu’est-ce qui guide l’action individuelle ? L’individu est-il libre lorsqu’il décide, choisi ou s’implique ? Son action n’est-elle pas influencée par le groupe, la société, les autres ?

Construction autours des trois révolutions

La sociologie est née de la volonté de comprendre le social et d’agir sur lui. Cette naissance se situe autour de 3 révolutions :

Politique : Référence à la révolution de 1789 car avant, l’organisation sociale était déterminée par des forces surnaturelles, divines. Avec comme conséquences au niveau du comportement : le fatalisme et la résignation dominé c’est à dire les pauvres resté pauvre et les riches riche. Aujourd’hui on sait que le social a des droits de fonctionnement qui lui sont propres. Donc, Karl Marx va critiquer et dénoncer l’ordre social. Pierre Bourdieu affirme que l’ordre social se cache derrière le corps social avec par exemple les règles de savoir vivre, d’hygiène, et même de répartition domestique.

Economique : Référence à la révolution industrielle (1860). Eclosion de la sociologie grâce à l’émergence de la société de classe. Exode rurale, une urbanisation qui a dû s’imposer mais aussi la mécanisation des procédés de fabrication. La création de vaste unité de production. Crainte des pathologies sociales tel que la violence, le désordre, la déviance. Tout ça a amené la sociologie à essayer de diagnostiquer des pathologies sociales. Emile Durkheim va montrer que l’acte qui parait le plus individuel (suicide) a des causes sociales. Pour lui, il y a 3 formes de suicide :

  • Suicide égoïste : manque d’intégration
  • Suicide altruiste : excès d’intégration
  • Suicide anomique : la compétition, la frustration

Intellectuelle : avec Auguste Conte. Dans ces années-là, c’est le triomphe de la science et du rationalisme et du positivisme. La sociologie va essayer de se démarquer des autres sciences humaines. La sociologie essaye d’atteindre l’objectivité avec des méthodes de traitement de données quantitatives afin d’être crédible.

Sociologie du conflit (1980)

Avec Pierre Bourdieu, elle a pour but de dénoncer les mécanismes de dominations dissimulés dans le corps social et dans les rapports sociaux. (Film : « Ressource humaine » de Cantet)

Sociologie de l’individu

Avec Michel Crozier et Raymond Boudon. Pour eux l’individu est déterminé par le social. Parmi ces trois auteurs, seulement Crozier propose un truc qui va au-delà du déterminisme : il est d’accord du fait que le déterminisme existe, mais il dit que l’individu garde une marche de manœuvre (libre de penser).

A partir des années 90, il y a un effacement des clivages entre ces deux courant (des oppositions françaises sur la sociologie à et on va s’ouvrir sur l’extérieur : dimension constructiviste. L’individu ne subit plus le social mais, il va le construire en pesant sur lui.

L’individu pluriel

Né dans les années 2000 grâce au développement des réseaux avec des apports d’autres sciences (notamment celle cognitive) ça a contribué à faire apparaître l’individu pluriel. Ca a permis différentes façons de penser de l’individu au sein d’un groupe social.

Les différents domaines de la sociologie

Au tout début de son histoire, la sociologie s’est occupée de comprendre les faits sociaux concernant la société globale. Aujourd’hui elle est éclatée en sous discipline qui recherche un domaine particulier.

La sociologie globale

Elle existe toujours et s’intéresse aux différences sociales, inégalités, éducation, famille, urbanisme et différentes forme de déviance

La sociologie des organisations

Elle s’intéresse aux différentes formes de pouvoir et de relation ainsi qu’aux processus de changement dans les entreprises publiques et privées. (Ex : la sociologie du travail est centrée sur des problèmes de conditions de travail)

La sociologie de la culture

Elle s’intéresse aux modes, aux habitudes alimentaires, vestimentaires des groupes sociaux mais aussi aux religions.

 

 Les définitions de la sociologie

Au niveau étymologique, le préfixe socius (=associé), logos (discours, la parole, le savoir, la science)

Saint Simon (1760-1857) : Pour lui, la sociologie c’est l’étude scientifique des phénomènes sociaux tels que la violence, la mode, le suicide etc…

Auguste Comte (1798-1857) : Voulait créer la science du social. Il invente le terme de sociologie pour désigner la discipline de l’observation empirique et rigoureuse des phénomènes sociaux.

Karl Marx (1818 – 1883) : Pour lui, faire de la sociologie c’est tenter de comprendre le fonctionnement des organisations des sociétés et des institutions. C’est lui qui a parlé de la notion de classe social. Il y en avait deux : Prolétaires (utilise leur force de travail) et les bourgeois. Il y aura toujours des oppositions entre ceux qui vivent à la campagne et ceux qui vivent dans la ville. Les grands patrons contre la société d’en bas.

Max Weber (1864 – 1920) : Il dira que la sociologie, c’est la science de la culture. C’est la manière dont les groupes s’y prennent pour faire d’un individu, un être social.

Emile Durkheim (1858 – 1917) : Disciple d’Auguste Comte, pour lui, la sociologie c’est l’étude des faits sociaux. La caractéristique d’un fait social, c’est que c’est extérieur à l’individu. Et surtout la contrainte qui a exercé sur lui. Pour lui, tout système comporte des règles, des normes et l’individu est obligé d’y adhéré (sous cause d’exclusion). Ex : le fait de s’habiller, de soigner, de payer ses impôts, de construire sa maison.Le fait social c’est tout ce qui va s’opposer à l’individu et qui vient de la collectivité.

Alain Touraine (1925) : Pour lui, la sociologie c’est l’étude des rapports et des non rapports sociaux. Pour le rapport social, il faut que les acteurs sociaux se reconnaissent, autour d’une même histoire, des mêmes normes. Et que l’intervention de la société globale y soit possible à travers l’expression de la loi. Pour lui, les rapports sociaux sont des rapports de force où les individus sont amenés à négocier, à rechercher des compromis. Quand cela n’est plus possible, c’est la loi qui va intervenir (expression de la société globale). La sociologie est l’étude des grands phénomènes sociaux (Ex : loisirs, l’échec scolaire, le racisme, la mode etc…)

Les méthodes en sociologie

Méthode quantitative

Données statistiques (Ex : indicateurs démographiques : âge, premier enfant, salaire moyen des cadres). On utilise beaucoup une nomenclature avec des producteurs de données : l’INSEE, l’INED. La nomenclature dont se sert l’INSEE (producteur de données) et celle de CSP qui s’appelle PCS depuis 1982 et donc ça établit 8 tranches qui va du chef d’entreprise jusqu’au inactif (ouvrier, employé, cadre, artisan…)

Questionnaire : Outil de recueil de données qui sont construit à partir d’hypothèse. Outil exclusivement quantitatif et directif. Les réponses sont partiellement orientées par les questions. L’enquête par questionnaire recueil des opinions et met en évidence des attitudes sur certains problèmes. Elle met ensuite en rapport ces opinions ou attitudes avec les caractéristiques de la population étudiée (âge, sexe, profession) = talon sociologique. L’enquête par questionnaire va fournir des informations concernant un groupe important d’individus, mais elle ne permet pas de comprendre la structure des groupes observés.

Méthode qualitative

Entretien : Permet de recueillir, d’explorer des opinions, les manières de comprendre et d’agir dans le monde des personnes interrogées. On est à la rechercher d’informations significatives. 3 types d’entretien :

  • Semi-directif : à travers un guide d’entretien
  • Non directif : ex : le récit de vie où les personnes parlent de ce qu’elles veulent, un point de départ et après elle raconte ce qu’elles veulent.
  • Directif : qui prend appui sur une sorte de questionnaire et qui appel des réponses courtes.

L’observation : 2 types :

  • Participante : Ex : un enquêteur qui va être émergé dans le terrain.
  • Non participante : personne qui regarde juste, observateur est à l’extérieur, il remplit une grille, il écrit ce qu’il a vu. Le problème c’est que les gens le savent donc ça modifiée le comportement des gens.

Les concepts en sociologie

L’action sociale

L’objectif est d’expliquer comment les collectivités humaines existent, se maintiennent et comment l’individu se rattache à ces collectivités.

Selon Durkheim, la coercition est une contrainte qui s’exerce sur un individu qui quand on s’en extrait amène une contrainte. Consistes-en des manières d’agir et de penser qui se dote en des pouvoirs de coercition et s’oppose à l’individu. Pour lui, il y a deux critères objectifs pour déterminer le critère social de l’action humaine :

  • L’extériorité de la manière de penser et d’agir et de se sentir par rapport aux individus.
  • Les contraintes de manière collectives que subissent les individus

Pour lui l’action sociale est un fait social parce qu’elle porte en elle des éléments contraignant, car elle vient de l’extérieur de l’individu.

Kurt Lewin, considère que l’action sociale dépend de l’environnement social (institution, tradition…) mais aussi de l’environnement physique (climat, relief, territoire…). Se pose donc une question sur l’action sociale, « de quelle manière les façons de pensées, d’agir et de se sentir vont exercer une contrainte sur les individus ou les groupes sociaux ? ».

Chaque groupe social définit des modèles de conduite qui seront caractérisés par des façons prédéterminées de se comporter. Emile Durkheim caractérise l’action sociale de contrainte sociale car elle est normative.

Parler de l’action sociale, c’est évoquer des notions qui s’y rapportent (notion de règle, de norme, de valeur, statut, rôle etc…).

Les règles : il existe des règles sociales dans toute société c’est à dire des façons de se comporter, d’agir qui s’imposent de façon plus ou moins contraignante. Ces règles sociales sont nécessaires à la coopération entre les hommes. Elles n’autorisent pas, elles limitent (différent de la norme). Les sociétés reposent sur un contrat social selon Jean Jacques Rousseau (1712-1778) et Thomas Hobbes (1588-1679). Convention qui passe entre les membres de chaque société pour que soit mis en place des règles qui vont s’imposer à tous et qui contribuent à correspondre un ordre social acceptable. On ne peut pas empêcher que les autres se rebellent contre l’ordre sociale surtout quand il est dit tyrannique. Mais le contrat social a pour fonction d’éviter que règne la loi du plus fort et c’est sensé renforcer la coopération entre les individus de la société. Les règles ne sont pas suffisantes en tant que telle et donc font appel aux normes.

Les normes : facteurs de structurations de l’individu dans son développement. Elle permet aussi la cohésion sociale. C’est ce sur quoi on s’appuie pour agir socialement. Ce sont des règles de conduite. Elles ont pour fonction d’ajuster les comportements des individus. Pour fonctionner il faut que les individus soient volontaires. Elles s’appuient sur des valeurs dominantes et des opinions partagées. Elles ont un rôle contraignant sur l’individu mais permettent de réguler, d’intégrer, les membres de la société et autorise certains comportements. Elles ne sont pas le fruit que de la contrainte, c’est le fruit de l’éducation morale. Elles jouent un rôle de régulation dans les désirs et permettent à chacun de jouer le rôle attendu par les autres. Elles s’appuient sur des valeurs.

Les valeurs : Manière d’être ou d’agir qu’une personne ou une collectivité reconnait comme idéale et qui rendent désirable ou estimable aux êtres ou conduites auxquelles elle est attribuée. Les valeurs sont organisées en système, c’est pour ça qu’on parle d’échelle de valeur dans le cadre de leur hiérarchisation (nous n’avons pas les mêmes valeurs). On parle aussi de valeurs dominantes, celles qui sont universelles, absolues par rapport à celle qui sont variantes et individuelles. Ex : le respect. Ce sont les valeurs qui vont déterminer nos actions et justifier nos relations personnelles. Ex : La fidélité, l’égalité, le civisme (norme : aller voter) ; la foi (la norme qui s’y rattache : aller prier, l’humanisme). Les valeurs ont une charge affective, ce n’est pas un objet, elles permettent l’unité psychique d’une personne et l’intégration sociale.

La socialisation : processus qui permet aux membres d’une collectivité, d’apprendre et d’assimiler les modèles sociaux et qui permettent de les intégrer. Ce processus comprend les règles, les normes et les valeurs du groupe. Elle va participer au contrôle social, ça permet une régulation de la socialisation primaire. Dans les agents de socialisation il y a la famille, l’école, les amis. La famille est le premier et le principal agent de sociabilisassions car c’est le premier environnement de l’enfant. Il sera socialisé par des interactions quotidiennes et permanentes. Ex : bonjour, pardon, merci… Au niveau de l’école, il y aura des relations d’autorités, de sanctions, de punitions. Au niveau des amis, les individus vont être dans l’imitation. Dans le type de socialisation secondaire, se déroule tout au long de sa vie, comme agents il y aura le travail car il génère beaucoup de type de contact et les relations quotidiennes avec ses collègues ainsi que l’investissement façonnera l’individu. Mais, une fois qu’il part à la retraite, il y aura perte d’un endroit de sociabilisassions et risque la dépression. Un autre agent, l’espace collectif de rencontre (Ex : centre de loisirs, groupe sportif), chaque individus va s’imprégner des autres personnes du groupe. Autre agent de socialisation, les médias (télévision, réseaux sociaux), grosse importance qu’ils ont sur les idées, les goûts. Le dernier agent est la religion par rapport aux règles et aux valeurs quelles offres, par rapport aux réponses que tout le monde se posent par rapport à l’existence.

Le statut : il s’agit d’un ensemble de droit et de devoirs associés à une action sociale, en d’autre terme, il s’agit d’un rang ou d’une position sociale. Ex : le statut de père, de mère, d’étudiant, de fils, de fille, d’employé. Un individu peut cumuler plusieurs statuts. C’est un élément qu’on appelle structurel de la position sociale et qui va impliquer un certain nombre de modèles de conduite qui sont orientés culturellement.

Le rôle : renvoie à l’aspect dynamique et fonctionnel du statut. C’est le rôle qui va concrétiser le statut. C’est l’ensemble des conduites imposées à une personne du fait de son statut. Ex : représenter l’autorité, qui ramène au statut.

L’action sociale qu’elle qu’elle soit répond à des règles extérieures communes et collectives. Une question se pose, « A quel moment l’individu décide par lui-même ? ». La non soumission va entrainer différents types de sanctions négatives :

  • Les sanctions physiques : par l’usage de la force. Ex : la fessée.
  • Les sanctions sociales : expulsion du groupe, la moquerie, le rejet, la mise à l’écart.
  • Les sanctions économiques : amandes, boycott.
  • Les sanctions surnaturelles : magique ou religieuse. Ex : Vaudou.

Ainsi que des sanctions positives, avec les récompenses, les encouragements.

Le dynamisme social

Revoie à la notion de changement social qui se définit comme étant « toutes transformations observables dans le temps qui affecte la structure ou le fonctionnement d’une organisation sociale d’une collectivité et modifie le cours de son histoire ». Plusieurs théories vont essayer d’expliquer la dynamique sociale ou le changement.

Pour Marx : le conflit est le moteur de l’histoire (ex : occupation de l’usine en 1936, guerre). Pour lui, le changement social se fait par l’émergence de nouvelles conditions sociales et techniques de production. Pour lui, il y a opposition frontale entre les propriétaires des moyens de production et ceux qui vendent leur force de travail. Pour lui c’est grâce au conflit que le changement a lieu. Ca permet de réajuster les positions de chacun.

Pour Boudon : le changement social résulte d’une stratégie individuelle, d’une ascension sociale.

Pour Auguste Compte : la dynamique sociale c’est la loi de 3 états. Il y a 3 facteurs pour le changement social :

  • ­1ère explication : théologique : dans le sens de l’action direct et continue avec des agences surnaturelles
  • ­2ème explication : métaphysique : produit par des idées.
  • ­3ème explication : les connaissances scientifiques au niveau de la société industrielle. Portées par des faits objectifs.

Mouvements et conflits sociaux

Selon Alain Touraine, il y a 3 principes qu’on retrouve dans tout mouvement social :

  • Identité : parce que tout mouvement social doit dire qui il représente, au nom de qui il parle, quel intérêt il protège ou qui il défend.
  • Principe d’action : parce que sans opposition, un mouvement social n’existe pas comme tel
  • Principe de totalité : car un mouvement social agit au nom de l’intérêt général, au nom des droits de l’homme, de la liberté humaine etc… Un mouvement social agit au nom de tous les membres de la collectivité.

Un mouvement social est un principe revendicateur parce qu’il nait de l’écart entre les espérances suscitées (ex : élites) et la réalité tel qu’elle est vécue par les individus. Parmi ces mouvements il va y en avoir des plus spécifiques :

  • Des groupes de pression : c’est un acteur du changement social. On peut classifier ces groupes de pression :
  • Organisations professionnelles : leur objectif est de conquérir les avantages matériels pour eux ou la protection de situation acquise. (Ex : ces associations de consommateur, les coopératives de production, les ouvriers, les patrons)
  • Groupement à vocation idéologique : ils se retrouvent autour de la défense de position spirituelle ou morale, on y retrouver des groupes religieux, des antireligieux, des altermondialistes, enfin de compte tous les groupes qui défendent une cause.

Pour réussir, un groupe de pression a besoin de condition d’efficacité : le nombre de membres pour exercer efficacement une influence (il faut qu’il soit nombreux), la capacité financière (il faut qu’il ait de l’argent) et surtout une bonne organisation (moyens d’actions peuvent être : la persuasion (en passant par des pétitions par exemple), des menaces ou du chantage).Tout changement social résulte de tension interne au sein d’un groupe ou d’une société.

Adaptation au changement

 

Tout changement entraîne des réactions de nature différente, parmi ces réactions, on peut rencontrer :

L’acceptation : fait partie de l’adaptation. Il faut qu’il ait une forte cohésion entre les membres du groupe ; plus la cohésion est forte, plus on se sent en sécurité, plus on est prêt à accepter le changement. Pour s’adapter, il faut avoir une bonne orientation sociale c’est à dire des repères de sécurité. Il faut avoir une bonne conscience sociale, c’est à dire la capacité à rebondir/recommencer (pas comme les personnes âgés, dès qu’on modifie un peu leur train-train, ils sont perdus et n’arrivent pas à se réadapter. Ex : après un licenciement chercher du travail de nouveau)

 

La résistance : les mécanismes d’adaptation au changement :

Deux formes, deux façons :

  • La forme positive : le conformisme et le ritualisme
  • La forme négative : caractérisée par la ruse, la déviance, la marginalité et la dissidence.

Le conformisme consiste à s’en tenir à normes officielles (s’en tenir aux règles ex : protocole) et d’utiliser les méthodes licites (autorisé par la loi. Ex : ne pas frauder).

Le ritualisme c’est aller au-delà de ce qui est demandé par le groupe, c’est le respect excessif des règles.

La ruse c’est une forme d’intelligence particulière où se mêlent la tactique, l’esprit de finesse et le calcul intéressé (gens qui joue avec les normes mais pour les tourner vers leur propre intérêt)

La déviance c’est le fait de s’écarter de la norme, de la société ou du groupe d’appartenance par son comportement, ses attitudes, ses opinions, par sa tenue vestimentaire ou par sa coiffure. C’est le refus de changer.

La marginalité c’est une forme de déviance qui apparaît comme l’état d’un individu qui refuse les valeurs de la société et les combats et les transgresse. Le marginal est un sujet qui n’a pas intérioriser les normes et qui est à la recherche d’une identification, d’une appartenance.

La dissidence est une sorte de remise en cause explicite de l’institution. C’est le fait de cesser de se soumettre à une autorité établit dans l’institution. C’est le fait aussi de se vouloir autonome et responsable, de critiquer et de ridiculiser tous ceux qui détiennent une autorité intermédiaire, de refuser de se plier aux règles. Un dissident est un rebelle car il n’accepte pas des codes prescrits et combat les règles édictées.

L’anomie et la délinquance ramènent à des conduites contradictoires avec les règles.

Changement observable qui vont se traduire par : la révolte (prise de position), l’agressivité, le chantage, la décompensation, la résignation etc…

La dynamique des conflits

Le conflit c’est un affrontement entre des intérêts des valeurs des actes, des procédés, en gros c’est une sorte de désaccord entre les individus dans un groupe

Pour Max weber : pour lui le conflit fait partie de la relation sociale dans le sens ou les groupes se forment et s’affirment dans le conflit et la confrontation.

Durkheim voit dans le conflit un signe de disfonctionnement social et un signe d’un état pathologique. Pour régler cette forme sociale pathologique, il propose la régulation sociale.

Les types de conflits qui existent

  • Le conflit expérimental : dans le but de tester l’autre, de le provoquer pour mesurer son pouvoir.
  • Le conflit de personne : mésentente inévitable qui existe dans une vie de groupe.
  • Le conflit de valeur : confrontation entre deux croyances, deux valeurs différentes qui peuvent déboucher sur une impossibilité de coopérer, de collaborer.
  • Le conflit affectif : où la peur d’autrui, l’amour, l’attirance, la haine, la jalousie provoquent des conflits violents entre les individus
  • Le conflit interculturel : confronté à des individus qui ont une culture différente. Il peut s’en suivre un choc culturel qui peut se traduire par le rejet de l’autre.
  • Le conflit de pouvoir : fondés sur le fait que les rapports qu’on entretien avec les autres ne sont pas des rapports d’égalités, mais des rapports de force, de pouvoir. Ces conflits de pouvoirs vont se retrouver dans le couple, la famille, l’école, le travail, l’entreprise, le soin.
  • Le conflit au travail : se présente souvent en 3 phases : Monté en tension voit la source du problème et là on voit s’il s’agit d’un conflit de rôle, de valeur…). La crise ouverte : c’est là où les tensions se dénouent. Résolution -> Dénouement.

Dynamique familiale

La famille c’est le groupe social élémentaire (élément très important). Groupe sociale élémentaire, composé de parents et d’enfants, c’est  un ensemble de la parenté. Pour l’INSEE, la famille c’est au moins un groupe de 2 personnes qui vivent sous le même toit. La famille est un phénomène universel qui s’exprime différemment socialement. (Ex : dans la société Soudanaise, une femme stérile peut épouser en tant que mari sans être homo, une autre femme, et elle choisit un père pour ses enfants généralement pauvre. Cet homme n’a aucun rôle social dans la famille car c’est la femme stérile qui a le rôle du père). Il est possible d’épouser un mort, une femme épouse un homme mort qui n’a pas eu d’enfant, elle trouve un autre homme fait des enfants avec mais par contre l’enfant portera le nom de son mari mort. Les enfants auront donc l’héritage du mort qui est leur « père »).

  • La famille traditionnelle est caractérisée par la stabilité du couple, la division sexuée du travail (des tâches), la fidélité dans la coupe et la procréation. Elle ressemble un peu à la famille nucléaire (= un couple marié et ses enfants avec un seul nom sur la porte)
  • La famille monoparentale : personne seule qui élève, son ou ses enfants ; elle est en principe célibataire. On le devient en étant veuve ou veuf, séparés, ou même par choix.
  • La famille recomposée : l’un des membres a des enfants d’une union antérieure. Quel type d’autorité ?
  • La famille homoparentale : l’enfant peut-être le fruit d’une adoption. L’un des deux peut être un parent biologique (par insémination) ou non (adoption).

La famille a une fonction de reproduction et de procréation, ça permet de régénérer la population et aussi de transmettre du patrimoine (patrimoine économique, financier, socio-culturelle). Le rôle de la famille est un rôle de consommation (car participe à la croissance économique, fabrique des emplois) ; rôle important de la solidarité au niveau des générations ; rôle au niveau des relations affectives. Elle fait partie du processus de socialisation (processus par lequel les individus apprennent et intériorisent des façons d’agir et de penser les groupes sociaux auxquels ils appartiennent et l’influence s’exerce tout au long de la vie des individus) qui s’exerce notamment à travers l’éducation. Pour Bourdieu, la famille est un lieu de reproduction sociale (structure sociale qui se perpétue de génération à une autre ou alors avec des catégories proches.

Ex : un père ouvrier : beaucoup de chance pour que l’enfant le soit aussi ouvrier ou employé à immobilité sociale).  Pour lui, le capital culturel familial influence la réussite scolaire des enfants. La chance des enfants d’accéder à un niveau de diplôme élevé varie avec le niveau de diplôme des parents.

Distribution du pouvoir

On parle d’inégalités dans le partage du pouvoir car dans toutes les sociétés il y a des catégories sociales qui concentrent l’essentiel des pouvoirs et qui assurent la transmission aux leurs.  Même lors d’une révolution qui chasse les élites du pouvoir, une autre catégorie va devenir la nouvelle élite. Mais en dehors de ce type de bouleversement, les catégories de l’élite participent à leur reproduction. Il participe à leur reproduction à travers le système scolaire. Transmission de leur capital économique et social. Aujourd’hui, dans les pays comme la France, les élites exercent leur pouvoir grâce à la possession de différents types de capitaux :

  • ­ Le capital économique
  • ­ Le capital social : intellectuel et scientifique

La tendance est à l’internationalisation des classes dominantes grâce à la mondialisation. Il y a des groupes sociaux dominants qui sont présents (traders, experts, consultants etc…). Le partage du pouvoir va suivre la ligne de partage entre le groupe des patrons et des manageurs (ingénieurs, chercheurs, cadres supérieurs) dans la société actuelle.

Mobilité sociale

Elle rencontre des mouvements internes des sociétés et des changements de position, des individus au sein de l’espace social ; soit d’une génération à l’autre, soit dans une même génération. On peut distinguer :

La mobilité intragénérationnelle : ce sont des changements professionnels ou géographiques qui interviennent au cours de la vie d’un individu.

La mobilité intergénérationnelle : ce sont les changements des positions sociales entre parent et enfant. Deux types :

  • Ascendantes : le changement est favorable ou positif. (Ex : père ouvrier fils devient cadre)
  • Descendantes : inversement.

La mobilité horizontale : correspond à un changement de secteur professionnel sans impliquer un changement de place dans la hiérarchie sociale.

Le déclassement social, en rapport avec la catégorie sociale de ses parents. C’est le sentiment de perte (de normes, de valeurs…).

Reproduction sociale

Selon Bourdieu :

Notion de capital : un ensemble de ressources matérielles et immatérielles dont disposent les individus, il distingue plusieurs sortes de capitaux :

  • Capital économique (ressource financière)
  • Capital culturel (diplômes, qualifications intellectuelles, références culturelles des individus)
  • Capital social (caractéristique du réseau de connaissances, de relation sociale d’un individu)
  • Capital symbolique (prestige et les honneurs)

Notion d’habitus : il s’agit d’un système de disposition durable acquis par l’individu au cours du processus de socialisation. Il s’agit du produit de condition sociale passé et du principe générateur des pratique et des présentations que l’individu va mobiliser dans ses stratégies. L’habitus se distingue de l’habitude (automatisme qui ne demande pas d’énergie, répétitif) car l’habitus n’est pas que  reproducteur, il est aussi créateur. Même si il est très ancré à la classe sociale de l’individu, il lui permet d’adopter un nouveau comportement.

Reproduction sociale : structure sociale qui se perpétue de génération à une autre ou alors avec des catégories proches.

Déviance sociale et anomie

Les déviances sociales ne doivent pas être confondues avec les conduites de délinquances. Les déviances sociales sont des conduites non conformes alors que la délinquance traduit des conduites contraires à la loi. Augmentation des inégalités réelles et ressenties amène des populations à ne pas trouver leur place dans l’espace social, vont exister dans des conduites déviantes.

Existence d’une socialisation délinquante : surtout dans certains groupes sociaux victimes d’inégalités et d’un sentiment de non intégration social. Il va donc y avoir l’émergence d’une culture marginale avec ses codes et ses règles. Ex : dans les banlieues ou la corse.

La pauvreté a un impact majeur sur les conduites déviantes ; elles entrainent des comportements qui peuvent devenir couteux pour la société : l’échec scolaire, absence de soins préventifs, alimentation déséquilibrée, alcoolisme peuvent mener aussi à la délinquance.

 La sociologie des organisations ou l’organisation sociale

Une société est dite organisée dans la mesure où elle n’est pas une collection d’individus. En effet on peut distinguer en son sein des unités sociales plus ou moins permanentes, plus ou moins institutionnalisées qui entretiennent entre elles des relations soumises à un certain agencement structurel et fonctionnel. Il faut aussi qu’il y ait des cadres sociaux pour assurer son fonctionnement. (Normes, valeurs etc…). L’organisation sociale est primordiale.

L’organisation sociale selon une approche traditionnelle

Deux axes principaux :

  • La parenté : fondée sur la reconnaissance des liens du sang / d’alliance par le mariage. Elle constitue un réseau d’entre-aide et d’interdépendance (en cas de besoin, les membres de la communauté vont aider les autres) et elle apparaît comme étant un facteur d’intégration sociale
  • Les groupes d’âge : il y a 8 catégories qui se découpaient de la manière suivante :
  1. De la conception jusqu’à l’allaitement
  2. De la fin de l’allaitement vers 2-3 ans : la petite enfance
  3. Catégorie des jeunes gens. Détermination du rôle social : ex : on préparait le petit garçon à entretenir sa future famille.
  4. Jeunes mariés
  5. Naissance du premier enfant (statut de père de mère, de famille)
  6. Veuve ou veuf
  7. Temps des anciens (retrait du monde du travail, déclin physique)
  8. Traits passés (ceux presque morts ou ceux qui l’étaient)

Le contrôle social dans les sociétés traditionnelles, s’exerçaient de manière directe et immédiate. Parce que tous les membres se connaissaient et l’univers social était restreint. Les commérages et les ragots faisaient officie de mécanisme de contrôle et les déviants étaient immédiatement sanctionnés par le groupe.

Pour cette approche traditionnelle, le statut social est assigné (car il est reçu à la naissance ou aux différentes étapes de la vie sans qu’on ait eu à le gagner ou à le mériter).

L’organisation sociale selon une approche moderne

Elle est plus complexe car en plus de la parenté qui remplit des fonctions précises et les catégories d’âge qui subsistent, la société moderne comprend aussi des professions, des classes sociales (Ex : syndicat, groupe d’intérêt). On dit que le statut est acquis par l’individu (en fonction de son métier).

La société moderne et technologique est une société professionnalisée dans le sens où le monde du travail est diversifié, fragmenté en une multitude d’occupation en division des tâches.

Le chômage entraine une perte de revenu mais également une perte de statut et aussi une certaine déchéance de la personnalité sociale.

La société moderne, technologique est une société bureaucratisée (=organisée de manière hiérarchisée). La bureaucratie est essentiellement une organisation rationnelle du travail. Elle permet de hiérarchiser les responsabilités, de préciser les tâches de chacun, d’assurer un traitement fixe conformément à la formation à l’ancienneté ou à l’expérience. Ex de bureaucratie : l’Etat, les entreprises commerciales ou industrielles, le système d’enseignement, les institutions hospitalières, les églises, les syndicats, même les mouvements sociaux. La société bureaucratique est essentiellement urbaine (en ville) car les classes sociales représentent une réalité importante ; elles sont le produits direct d’une société de production et de travail où il y a d’un côté les détenteurs des moyens de production (Ex : les grands propriétaires, les entrepreneurs, les capitalistes) et de l’autre côté, il y a des différents groupes de travailleurs qui vont représenter la force productrice (Ex : travailleurs industriels etc…).

Les caractéristiques des organisations

Le premier trait commun est l’existence d’une mission explicite à accomplir (Ex : l’école a pour mission d’éduquer ; pour une entreprise : produire ; pour l’hôpital : soigner).

Le second trait est la division des tâches en fonction spécialisée CAD que le travail à exécuter doit être répartit entre les individus de manière clair ; la distribution des rôles selon les statuts. Le but est de vérifier l’adéquation du comportement de l’individu, par rapport au but fixé par l’organisation. Il y a des logiques de fonctionnement, il existe des mêmes schémas de comportement au niveau des individus (Ex : des dirigeants qui sont craint et/ou respecté ; des subordonnés qui ont le sentiment de ne pas être comprit ou reconnu). Il existe toujours des inégalités de statut, des petits arrangements, une culture commune, des conflits personnels, des forces d’inerties etc… pour que les choses n’évoluent pas.

Le besoin de comprendre la logique des organisations s’est affirmé avec l’essor des entre-prises industrielles et des grandes administrations.

Les fondements de la science des organisations

3 auteurs importants :

Taylor : il prône une division horizontale du travail ou chacun est affecté à une tâche précise et une division verticale du travail (direction qui planifie les activités de chacun, les ouvriers exécutent). Pour lui, la direction doit faire en sorte que l’ouvrier produise d’avantage sans avoir de condition de travail plus pénible mais en ayant un salaire plus élevé (la motivation par le salaire). Il s’agit donc de transformer l’ouvrier moyen en un très bon ouvrier. On l’obtient grâce à un système de prime au rendement. Tous les ouvriers n’auront pas les mêmes primes selon leur compétence et selon leur capacité mais le but étant que leur taux de productivité soit le meilleur. Le problème c’est que ça ne peut s’appliquer partout. Hors, les organisations ne vivent pas en vase clos (pas de communication avec les autres) sauf que ce n’est pas possible. Taylor prend l’ouvrier comme une machine, il est juste motivé par l’argent à déshumanisation. Il ne prend pas en compte les relations humaines (d’amitié, de partage, d’échange) et aussi le travail intellectuel complexe

 

Fayol (1841 – 1925) : il constate que dans chaque organisation, il existe une administration qui a des missions :

  • Planification des tâches
  • Constitutions d’un organigramme
  • Commander (donner des ordres)
  • Coordonnés
  • Contrôler l’activité

Il fait la distinction entre gouverner (assurer un meilleur fonctionnement de l’organisation) et administrer (veiller au respect des règles et des ordres établis. Il dégage quelques traits significatifs de l’administration : le principe d’autorité, le principe d’unité de commandement (un agent ne doit recevoir des ordres que d’un seul chef) et le principe de l’unité de direction.

 

Max Weber (1864 – 1920) : il théorise le système bureaucratique. Pour lui, la bureaucratie est caractérisée par une stricte répartition des rôles et des compétences, un contrôle constant de la structure hiérarchique, la formalisation écrite de toutes les règles de l’organisation, la valorisation du rôle des experts, la dépersonnalisation des individus pour un meilleur contrôle, une meilleure coordination (Ex : le bloc opératoire, des agents techniques, ceux qui s’organisent des instruments…)

 

Mais à partir des années 30, cette vision des organisations va changer et les auteurs parleront de l’organisation comme un être vivant :

Elton mayo (1880 – 1949) : pour lui l’organisation est un système social englobant les sentiments des individus, leur motivation, les relations qu’ils entretiennent avec les différents groupes.

Argyris (1923), dit que tout homme dans une organisation a besoin de donner un sens à sa vie, il doit constamment s’inventer des tâches à accomplir, au risque d’un épuisement personnel. Plus un individu s’estime lui-même, plus il se sent compétent, et plus il échappera au « burn out ».

Thomas Stearns Eliot va introduire la notion de socioanalyse dans les organisations pour pouvoir étudier les comportements des individus en groupe, les attitudes conscientes et inconscientes des groupes, analyser les mécanismes de défense forgés par les individus pour se protéger de toute ingérence venant de l’extérieur. Il insiste sur l’importance de la clarification des rôles joué par chacun des agents car il y a souvent des confusions des rôles ou conflits de rôles. Il prône la constitution d’un organisme accepté par tous afin que tout se passe bien dans l’organisation.

Conclusion

Dans chaque organisation s’expriment les passions (types de mécanismes de défense face à des angoisses), des névroses du groupe (sorte de projection des peurs sur un ennemi extérieur), phénomène de bouc émissaire.

Dans toute organisation, il y a des rapports de forces qui font appel à la négociation. Dans la mesure où des acteurs développent des stratégies personnelles qui ne s’accordent pas toujours avec des objectifs généraux de l’organisation. Il faut donc analyser ces stratégies d’acteurs pour comprendre les relations de pouvoir, les blocages et les conditions de changement.

Dans une organisation, chacun possède plus ou moins une marge de manœuvre, cherche à protéger son autonomie, à maitriser une zone de compétente, à faire prévaloir ses options. C’est de là que deviennent les situations de conflits, des stratégies de replis ou des négociations implicites sur les règles du jeu.

 

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Non classé SEMESTRE 3 Unité d’enseignement 1.1. S3 : Psychologie-Pédagogie-Sociologie-Anthropologie

LA PSYCHOLOGIE SOCIALE OU L’ETUDE DE L’INTERACTION INDIVIDU/GROUPE

Définition générale : la psychosociologie est une conjonction entre la psychologie (individu dans ses processus cognitifs) et la sociologie (individu dans ses interactions avec d’autres individus)

Elle permet :

  • ­L’analyse des phénomènes et aspects relationnels de la vie sociale.
  • ­La lecture des phénomènes sociaux (ex : la mode)
  • ­L’étude des champs sociaux (monde politique, hospitalier) et des forces en jeu.
  • ­L’étude des processus sociaux : la socialisation, normalisation, différenciation sociale…

Enfin, elle apporte un éclairage sur le fonctionnement social : la violence, le pouvoir, le changement social.

Bref aperçu historique

C’est en 1908 que sont publiés les premiers manuels de psychologie sociale au niveau de l’Amérique du Nord. Mac Dougall est le premier qui va mettre l’accent sur le rôle des instincts et qui va essayer d’expliquer le comportement social par le contrôle des instincts. Ross qui était un sociologue va traiter du comportement de l’individu en société à partir de l’imitation.

Différentes conceptions de l’être humain dominent à cette époque :

­Philosophie : l’Homme est un être rationnel (doté de la conscience et de raison).

­Médicale ou biologique : Questions relatives sur la place de l’Homme par rapport à toutes les autres espèces animales (DARWINISME) et surtout sa capacité d’adaptation (théories évolutionniste). L’Homme s’adapte à son environnement, à son milieu.

­Rôle de la perception sensoriel et de l’apprentissage dans le développement de l’esprit. C’est tout ce qui est la psychologie. En Europe, la pensée à cette époque est influencée par Karl Marx (dans son ouvrage « La psychologie des peuples ») ; Emile Durkheim (Phénomène du suicide en temps qu’interprétation sociale).

Disciple récente début du XXème siècle :

Gabriel Tarde et Gustave Lebon considérés comme les premiers qui ont posés les bases théoriques de la psychologie sociale :

  • ­G. Tarde aborde la question des raisons de la modification du comportement social au niveau du phénomène de la foule.
  • ­G. Lebon élabore une théorie de la psychologie des foules. Pour lui le fait part du principe où des que l’individu est dans la foule, il modifie son attitude.
  • Auguste Comte  (1798-1857) a créé le positivisme (rationnel et presque scientifique) et est le premier à proposer une approche de l’individu comme être social car pour lui, l’Homme est façonné par la société dans laquelle il se trouve. L’Homme social est ancré dans un groupe mais il peut s’en extraire ou en être rejeté.
  • Freud (1859-1939) pour lui, l’opposition entre psychologie individuelle et sociale n’a pas de sens, car dans la vie de chacun intervient l’autre. L’autre peut être un modèle, un associé mais aussi un objet ou un adversaire. Pour lui, les relations sociales sont faites de tendances affectives ou libidinales (naissance des pulsions) qui s’expriment. Il va y avoir un attachement archaïque au niveau du chef car les autres membres de l’organisation vont s’y identifier. Pour lui l’indentification est un mécanisme constitutif des liens sociaux.

L’approche psychosociale

Les postulats (idées de bases) :

­L’Homme est par nature un être social. C’est-à-dire qu’il y a toujours dans la vie de chacun les autres et surtout toutes les relations sont déterminées par des statuts, des attitudes, des fonctions, des rôles qui rapprochent ou qui mettent à distance.

­Les relations avec les autres sont traversées par des « jeux d’influences ». C’est-à-dire que par nature de la psychologie sociale, le rapport avec l’autre amène obligatoirement à des conflits. Tout système organisé humain est traversé par des conflits.

Il y a des interactions qui se mettent en place dès l’instant où l’individu est en rapport avec les autres. Lorsqu’il interagit dans la collectivité dans laquelle il fait partie. Mais la collectivité va avoir aussi des effets sur le comportement des individus.

Les définitions de la psychosociologie

  • G.W ALLPORT (1897-1967) : La psychosociologie a pour objet, l’étude des relations réelles ou imaginées de personne à personne dans un contexte donné en tant qu’elles affectent les personnes impliquées dans cette relation. La notion de contexte favorise l’échange entre les individus.
  • GERGEN (1935) : La psychologie sociale est une discipline où on étudie de façon systématique les interactions humaines et leur fondement psychologique.
  • G.N FISHER : La psychologie sociale étudie les relations et les processus de la vie sociale inscrit dans les formes organisées de la société (groupes, institutions…), d’autre part, les pensées et les vécus des individus.

En conclusion, on peut dire que la PS définit les comportements et les processus sociaux à travers l’idée de relation qui parfois désigne des processus d’échange et parfois, l’aspect du lien social. Les processus qui structurent les conduites, elles montrent qu’une conduite est déterminée par la nature des relations vécues par un individu dans un champ social.

Les méthodes en psychosociologie

L’observation et l’entretien : permet de recueillir des données auprès d’autrui. Ces outils deviennent scientifiques lorsque leur objectif est de la recherche.

L’observation : c’est une méthode de recueil et de codage ou de classification d’informations pertinentes sur un ou plusieurs aspects de la réalité étudiée. En psychologie sociale, l’observation est utilisée dans un contexte expérimental pour recueillir des informations sur le comportement non verbal soit sur le terrain pour obtenir des données sur un type de comportement. 2 types de démarche :

  • ­Structurée qui va prendre appuie sur la grille d’observation pour l’observation non participante (observateur en retrait, ne participe pas).
  • ­ Peu structurée repose sur une description et dans ce cas, l’observateur va être participant.

 

L’entretien : On tient l’information à partir de la parole de l’autre. Et les informations portent sur des faits ou des opinions.

3 types :

  • ­Non directif (ressemble au récit de vie – celui qui fait passer l’entretien)
  • ­Semi directif (guide d’entretien avec des questions à poser où on dirige la personne interrogée. Le plus utilisé, il est structuré)
  • ­Directif (peut prendre appuie sur un questionnaire)

 

L’expérimentation : Ceci consiste à construire une situation afin de provoquer des réactions qui peuvent être contrôlées, manipulées, et analysées. Ça peut être le cas des jeux de rôles. Méthode qui va permettre d’étudier une situation qui a été créée, réfléchie, pensée. Méthode beaucoup plus scientifique et donc dominante.

2 types :

  • ­En laboratoire qui porte sur des simulations.
  • ­En milieu naturel qui sont relatives à des situations réelles.

 

L’intervention : On a pour objectif de promouvoir le changement individuel et social. Elle considère la PS comme ayant un rôle à jouer dans la société.

Les concepts en psychologie sociale ou psychosociologie

Les relations sociales

Modalité d’expression du lien social. L’individu est enserré dans un tissu social qui va amener des contraintes, qui va avoir une influence et qui va orienter ses actions et sa manière d’être. Il ne peut s’y échapper.

Affiliation : Forme de sociabilité de l’être Humain qui s’exprime par un besoin fondamental de pouvoir compter sur les autres en s’appuyant sur eux.

Attraction : elle définit à l’intérieur d’une relation, la dimension affective à l’égard des autres. Elle se caractérise par l’expression d’attitude positive et un désir de proximité (= sympathie). Permet de renforcer la cohésion sociale.

 

Deux formes de relations :

  • Les relations conventionnelles : définit par des statuts et des rôles. Des relations pas forcément choisies (Professionnels/patrons).
  • Les relations non conventionnelles : librement choisies. (Amis)

 

La formation des relations sociales : se développent durant l’ensemble de la vie de l’individu dont l’enfance en est une période importante puisque c’est ça qui prédisposera l’individu par rapport aux autres.

 

Attachement : système comportemental par lequel un individu immature diminue ou essaye de diminuer les distances qui le séparent d’un autre afin de maintenir la proximité avec cet autre. (L’enfant qui veut s’assurer de la présence, la disponibilité de la figure maternelle). Pour l’enfant, l’attachement n’est pas une dépendance. Mais ça permet à l’enfant de développer une sécurité et d’aller vers l’autonomie.

L’attachement définit la qualité de la relation affective en PS qu’un sujet humain parvient à construire avec l’autre.

 

Socialisation : Processus qui permet à l’individu d’acquérir des apprentissages au niveau des attitudes, des normes, et des valeurs propres à un groupe.

Les facteurs psychosociaux de la relation : 4 principaux facteurs qui détermineront les relations entre les individus :

  • La proximité : Plus les individus sont proches culturellement, socialement, plus facilement, ils développent des liens sociaux. On mise sur la ressemblance et ça permet de faire une économie dans la relation. Il y a des centres d’intérêt commun, surtout sur le langage et le niveau.
  • La similitude : Lorsque l’individu recherche chez l’autre des indices de ressemblance. Ces indices vont l’encourager à entrer en relation. Ça permet de renforcer l’estime de soi et surtout ça permet de confirmer la valeur de l’individu.
  • La complémentarité : C’est la recherche de la différence qui va venir faire complément avec ce qui est l’individu. (Entraineur/suiveur) On va rechercher ce qui va faire complément avec soi-même.
  • L’apparence physique : Va influencer l’évaluation d’autrui à partir de déterminants non rationnels.

Il y a différents niveaux de relations :

  • Le contact 0 : Pas de relation avec les autres individus. Les personnes se retrouvent dans une situation de contingence (les transports, le supermarché…).
  • La relation artificielle : concerne les centres d’intérêts. Relation avec une personne qui partage le même centre d’intérêt/de passion.
  • La réciprocité : Faire connaissance l’un de l’autre. Une connaissance mutuelle et partagée.

Les notions de rôle et de statut :

  • ­Le statut est une position occupée dans un espace social. (Ex : être un père, être médecin, être élève/étudiant/professeur…).
  • ­Le rôle correspond à la manière dont un individu habite le statut. A chaque statut correspond donc un certain nombre de rôle. (Ex : Rôle du père : éducation, protection…).

Toute la journée, nous passons de différents statuts en fonction des moments de la journée. Un statut peut être occupé par de nombreuses personnes sauf le Pape. Mais, chaque individu anime son statut par un ou des rôles qui lui sont propre. Le statut est bien un élément social, une place occupée dans un cadre social alors que le rôle est la composante individuelle de ce statut.

Les représentations sociales

Modalité d’organisation de la connaissance de la réalité. Constituée de valeur, de croyances et de savoirs spécifiques.

Une représentation est vite sociale lorsqu’elle est partagée par un groupe et qu’elle permet une compréhension commune et se manifeste au cours des interactions sociales. Les représentations ont une fonction de cohésion du groupe. Elles donnent aux situations vécues le caractère de l’évidence. Elles permettent aussi d’élaborer des réponses adaptées. Elles se construisent dans les échanges des différents membres du groupe. Donc elle participe aux phénomènes de sociabilisassions primaires et secondaires. Guide notre vision du monde et notre comportement. Sont susceptible de modification mais la modification n’intervient que lorsqu’un des éléments du noyau centrale est remis en question.

La construction des représentations sociales

Il s’agit de modalité de traitement des informations en provenance du monde social. L’individu va extraire des informations pour donner un sens à une situation. Cette sélection des informations repose sur trois mécanismes principaux :

  • ­L’attribution causale : recherche des causes
  • ­Formation des impressions
  • ­Catégorisation

La structure des représentations : 2 éléments rentrent en jeu :

  • Le noyau central d’une représentation sociale : C’est un sous-ensemble de la représentation composé du ou des éléments significatifs de la représentation. Ces éléments sont en général peu nombreux et le noyau central a une fonction organisatrice. Les informations qu’il va contenir résistent le plus au changement.
  • Les éléments périphériques : éléments moins centraux que les données ou les informations qui habitent le noyau. Mais ils s’organisent autour de ce dernier et permettent d’attribuer du sens à une situation de manière rapide et univoque.

Ex : Les gens du voyage vole (noyau central). Eléments périphériques : personnes étrangères, qui ne travaillent pas, qui n’ont pas de revenu etc… Ils peuvent être contredits sans changer la nature du noyau central. Si les noyaux changent, on change de représentation sociale.

Mécanismes à la base des représentations sociales :

La formation des impressions : Une impression est une image globale cohérente d’une situation constituée d’informations plus ou moins différentes. Il existe 2 mécanismes spécifiques qui renvoient à la sélection des traits que va retenir l’individu dans la formation des impressions :

  • ­L’effet de primauté relatif à l’impact plus marqué des premières informations reçues.
  • ­L’effet de centralité va concerner l’impact plus important de certaines informations mises en valeur et ses caractéristiques sont appelées traits centraux.

 

L’attribution causale : fondée sur l’inférence qui est un mécanisme par lequel l’individu va expliquer les évènements.

 

Catégorisation : Concerne les préjugés et les stéréotypes sociaux. Le mécanisme de catégorisation consiste à classer c’est-à-dire à regrouper au sein de catégories, des individus, des groupes, ou des évènements. Et ce en exagérant les ressemblances entre les éléments classés à l’intérieur de cette catégorie. Il s’agit bien d’un mécanisme de simplification et de structuration de la réalité sociale qui permet de mieux la comprendre et de mieux l’appréhender. L’expérimentation a permis de mettre en évidence certaines caractéristiques de la catégorie sociale :

  • ­La tendance à classer les individus dans des catégories sociales et à leur attribuer automatiquement des traits caractéristiques de leur catégorie.
  • ­La tendance à estimer qu’un individu est fondamentalement différent à partir du moment où il appartient à une catégorie différente.
  • ­La tendance opposée qui consiste à trouver des ressemblances entre 2 individus à partir du moment où on sait qu’ils appartiennent à la même catégorie, même groupe social.

La fonction des préjugés et des stéréotypes :

  • ­Le préjugé est une évaluation fondée sur des considérations personnelles et préconçues.
  • ­Le stéréotype est une opinion toute faite qui est acceptée sans réflexion et répétée sans aucune forme critique.

Ils schématisent tous les deux complètements la réalité sociale (ils la découpent en catégories). Ce sont des élaborations mentales qui ont été apprise et qui ne reposent pas sur des réalités objectives (elles sont acquises non innées). Ce sont des représentations économiques, prêtes à l’emploi et qui simplifient la réalité. Il est donc facile qu’un grand nombre les intègre (se met à la portée de tout le monde, et ça économise l’effort qu’il faudrait faire pour avoir sa propre pensée). Elles sont discriminantes, et elles peuvent générer des exclusions (ex du voyage).

L’influence sociale

« Capacité des individus à incorporer les éléments dominants dans un groupe, dans une culture »

Elle correspond à la pression qu’exerce la société sur les comportements et les attitudes de l’individu. Elle exerce une pression à la conformité qui est appuyée par le fait que l’individu a envie d’appartenir au groupe aussi. Cette influence est freinée par un désir inverse : une certaine individualité.

 

Les bases de l’influence sociale :

Différents phénomènes plus ou moins explicites participent à cette influence :

La consonance cognitive qu’on appelle aussi constance : le principe de consonance cognitive est caractérisé par la cohérence des connaissances, attitudes, croyances et comportements d’un individu. Elle s’exerce à la fois dans le temps, ça veut dire qu’elle est diachronique, et dans les différents champs d’existence du sujet, ça veut dire synchronique. Ce qui signifie qu’un individu qui va considérer le changement comme étant perturbant aujourd’hui (par exemple) le considèrera de la même manière dans un an. Et que cette méfiance va s’exercer aussi bien dans son cadre familial que dans son cadre professionnel ou social. Cette cohérence assure une certaine stabilité au niveau de l’existence de l’individu. Cependant, face à certaine situation, ou compte tenu d’une information nouvelle, cette constance peut se trouver perturbée. Cela va créer un déséquilibre cognitif chez le sujet. Cette consonance s’exerce vis-à-vis de soi et aussi vis-à-vis des autres. Nous pensons que ce que l’autre fait et dit est en relation avec ce qu’il pense et ce qu’il croit. Une dissonance constatée entre ces différents niveaux est insupportable.

Le processus diffus : Fait partie des phénomènes des influences sociales qui agit de manière invisible (non palpable) mais qui se caractérise par une pression à la conformité. Les comportements individuels sont en partie modelés par la pression du groupe mais en lien avec la nécessité de se sentir appartenir à ce groupe, mais aussi de se différencier des autres groupes. (Ex : les adolescents : ils vont signaler leur appartenance à un groupe pour s’identifier et pour montrer qu’ils n’appartiennent pas aux autres groupes). C’est un phénomène qui va au-delà de la simple imitation. C’est une transformation ou un modelage que va subir l’individu. Les comportements spécifiques sont progressivement intégrés et deviennent constitutifs du sujet. Les comportements spécifiques sont progressivement intégrés, font partie petit à petit du sujet. Le groupe influence l’individu qui prend à son compte la doctrine dominante du ou des groupes auxquels il appartient.

 

Les normes : Elles exercent une pression cognitive et psycho-sociale sur l’individu. Elles s’appuient sur des valeurs dominantes et des opinions partagées dans une société. Elles régulent les comportements mais aussi la compréhension du monde et de soi-même. Elles s’expriment sous formes de règles, de conduites, qui peuvent être implicites et invisibles (Ex : quelqu’un qui rentre dans une salle, qui tape à la porte avant et qui dit bonjour) ou explicite et formelle (la loi). Les normes permettent l’ajustement des comportements sociaux. Elles guident l’individu dans ses relations aux autres et lui permettent d’éviter les conflits inhérents à la confrontation des intérêts individuels. L’individu pourra adhérer socialement sans forcément adhérer individuellement aux normes du groupe. Il se pliera à des règles sociales (dire bonjour) dans le but d’évoluer sereinement en société sans forcément partager les valeurs véhiculées par ces règles. Les normes sont une application des valeurs.

Les valeurs : une valeur est un idéal propre à un groupe social. Il s’agit d’une abstraction (idée) qui doit se traduire par des normes formelles ou informelles. (Ex : la liberté, le civisme, la fraternité, l’égalité sont des valeurs de la république française. A la valeur civisme correspond la norme : aller voter. A la valeur de fraternité correspond la norme : la solidarité. A la valeur de la foi la norme : prier).

 

Les formes de l’influence sociale :

Le conformisme : Il peut être définit comme la recherche de l’ajustement des croyances ou des comportements d’un individu pour répondre à la pression des normes d’un groupe. Cet ajustement peut être conscient ou non. Il permet à l’individu d’éviter l’incertitude. Il a juste à suivre ce que lui indique de faire le groupe. Il permet aussi d’échapper à la confrontation, aux positions des autres et évite aussi l’inconfort au niveau des contradictions internes. On suit ce qu’on nous dit de faire.

La comparaison sociale : Désigne le processus par lequel l’individu évalue ses opinions et ses attitudes en faisant référence aux autres. Intervient quand l’individu n’est pas sûr de ses opinions. Il arrive lorsque l’individu doute, ce qui produit une tension. Il s’agit d’un mécanisme cognitif d’ajustement qui permet de retrouver un état de stabilité interne, tout en permettant d’améliorer l’estime de soi. Cherche la comparaison auprès de ceux qui sont susceptibles de lui ressembler à champs de référence. Si la comparaison montre qu’il a une attitude trop éloignée de celui de son groupe, il va s’adapter pour se rapprocher du groupe ou alors il va faire en sorte que les autres se rapprochent de lui en les influençant. Il peut aussi réduire son champ en excluant les gens qui sont trop différents.

La soumission :

1. A l’autorité :

Renvoie à des conditions d’obéissances des individus par rapport à des demandes faite par une figure d’autorité. (Expérience de Milgram). Ce qui va affaiblir l’autorité est la discordance entre l’autorité (Ex : 2 parents qui ne sont pas d’accord). Le contact physique peut diminuer l’autorité, la proximité aussi. L’éloignement de l’autorité aussi va atténuer la soumission. Chacun à son seuil de soumission. Il peut être variable selon leur propre histoire. Il s’agit d’intériorisation de la norme. C’est un processus acquis (processus de l’apprentissage). Ce n’est pas monnayable. Intériorisation de la norme, de la soumission. La télévision peut faire autorité.

 

 

Expérience de Milgram (I comme Icare à film) :

Quels sont les cas dans lesquels le sujet arrête de se soumettre à l’autorité ?

  • Contact physique
  • Faiblesse de l’autorité
  • Eloignement de l’autorité
  • La proximité de la victime
  • Désaccord au niveau de l’autorité

Pourquoi cette expérience peut vous éclairer sur le rôle qu’on a à tenir ?

  • Répondre aux ordres mais savoir aussi réfléchir et ne pas agir bêtement
  • Faire attention à l’influence qu’on a sur les patients

 

2. Librement consentie :

Il s’agit de manipulation. On s’arrange pour que l’individu adhère aux règles jusqu’à ce qu’il croie que les règles sont siennes. Ce qui amène donc à une modification de comportement durable. L’individu a l’impression de faire librement ce qu’on lui demande.

Le suivisme et conversion :

  • Le suivisme qu’on appelle conformiste ou influence majoritaire va produire des changements temporaires superficiels car l’adhésion à la majorité va avoir une fonction d’évitement de conflits. Par contre l’influence disparaît dès que la source perd de sa force.
  • La conversion par contre, est plutôt une influence minoritaire qui va produire un impact plus profond et plus durable. Ce sont les convictions de l’individu qui vont être modifiées. (Ex : la religion).

 

La modification des normes : les normes d’un groupe social peuvent évoluer sous l’influence par exemple des minorités. (Ex : les lois peuvent évoluer sous l’influence du lobby, groupe de pression, association par exemple). Au tout début, ces idées, cet influence de ces minorités sont véhiculés par une minorité de personne mais sont ensuite reprises par la majorité. Grâce à un phénomène d’imitation et aussi la contagion.

 

L’innovation : C’est une forme d’influence sociale ayant pour source une minorité qui va s’efforcer soit de créer des idées, ou des comportements nouveaux ; soit de modifier des idées ou des comportements traditionnels. C’est donc l’inverse du conformiste puisqu’il s’agit de l’influence d’une minorité sur une majorité.

 

Les limites de l’influence sociale :

L’influence sociale peut échouer ou laisser filtrer des comportements ou des croyances en dehors des normes admises par le groupe.

La résistance individuelle : Elle résulte souvent d’un vécu douloureux lié à un sentiment de liberté. Ce manque de liberté peut concerner les possibilités d’actions, de comportements ou des possibilités de penser. Les facteurs de résistance vont être la force de l’identité, les connaissances individuelles, la maitrise de compétences particulières.

 

L’anomie : affaiblissement où la perte de la force et de l’efficacité des règles sociales. Les comportements individuels ne sont plus guidés. L’indécision et l’inquiétude amène à une augmentation des conflits interindividuels. La société perd de son caractère structurant. C.f : le suicide, Durkheim.

 

La déviance : Adoption volontaire ou non de conduite non conforme. La déviance peut être la conséquence d’une socialisation qui a échoué : la délinquance. Elle peut être relative à une prise de position délibérée de non-respect des règles (Ex : par conviction politique) et ça peut s’exprimer notamment à travers de terrorisme. Enfin, elle peut être en lien avec une volonté de retirer un profit maximal dans une situation donnée. (Ex : passer un feu rouge pour gagner du temps).

 

La dissonance cognitive : Il s’agit d’un état de tension intérieur résultant de la présence simultanée d’éléments contradictoires dans la pensée chez un même sujet. En d’autres termes, un fait nouveau vient en contradiction avec des idées ou des croyances antérieurement acquises. Ce fait nouveau va exercer une pression sur l’individu et donc, il faut absolument réduire la pression (car insupportable pour l’individu). Cela va donc induire un facteur de changement. La dissonance cognitive vient faire obstacle la constance cognitive qui est un état de stabilité des systèmes cognitifs.

Une sous-partie est la pression au changement de la dissonance cognitive : tout écart par rapport à la stabilité du système entraine un état de dissonance cognitive. Cela va amener un travail cognitif qui va tenter de réduire cet écart.

La réduction va se faire sous 3 modalités :

  • Le déni de la cognition dissonante : L’individu va chercher des éléments qui vont venir infirmer la nouvelle connaissance et lié la véracité de nouvelle cognition (Ex : un conducteur qui aime la vitesse va démontrer que rouler lentement peut être dangereux dans certaines conditions de trafic. Donc, il vaut mieux rouler vite.) à Mauvaise foi.
  • Le rééquilibrage ou la différenciation cognitive = c’est l’atténuation de l’importance de la cognition dissonante (Ex : je conduis depuis 20 ans sans avoir eu d’accidents ou je peux me faire renverser sur un trottoir à n’importe quel moment donc autant rouler vite.)
  • Le changement de la cognition initiale : va se manifester par un changement de comportement. Ça anéanti des tensions. Il faut souvent un évènement d’importance pour arriver à une telle modification cognitive (= prise de conscience). Facteurs qui vont influencer le changement cognitif : le regard de l’autre : l’adoption publique d’un comportement contraire à ses propres convictions va se traduire par un changement d’attitude ; Effet de la menace ; Effet de la récompense ; Le coût du changement (Ex : perte de points + amende).

 

La différenciation : Au contraire du conformisme, la différenciation consiste à se comparer à des individus différents de soi. Ce type de comparaison a lieu lorsqu’il y a une différence existante (les différences de comportement, de ressource, d’idée) qui fait peser une menace sur l’identité de l’individu ou du groupe considéré. Le fait de marquer de manière explicite la différence, va renforcer la cohérence interne de l’individu ou du groupe. (Ex : un individu de catégorie modeste qui va se trouver en compagnie de personnes qui appartiennent à un rang social plus élevé que le sien). Il va abandonner de se faire passer pour quelqu’un d’autre qui appartient à leur milieu. Il va donc laisser paraître l’apparence à son milieu mais de façon ostentatoire. Ce positionnement sera beaucoup plus valorisant pour lui-même. Il va préférer réussir à être lui-même bien que plutôt de manière décalée. C’est lorsqu’il y a une grosse différence et que la comparaison ait lieu.

La différenciation peut aussi déboucher sur des situations de compétitions. Lorsqu’il y a peu de différence entre l’individu (groupe d’appartenance) et le groupe de référence, il peut être conduit sous l’effet de la différenciation à essayer de surpasser les autres. Dans le cas contraire, lorsque la distance entre les agents sociaux auxquels les individus se comparent est très grande, il doit accepter l’inégalité en cherchant à la justifier (Ex : ce n’est pas grave, ça n’a pas d’importance pour moi). Il peut aussi déplacer la comparaison dans un domaine dans lequel il sera avantagé. Enfin, l’individu peut aussi construire mentalement une cible de comparaison. C’est ce que l’on nomme l’effet de faux consensus. Cela consiste à attribuer aux autres ses propres valeurs ou comportement. Cela permet à l’individu de se sentir inscrit dans les normes d’un groupe alors qu’il n’en fait pas parti.

L’identité sociale

D’un point de vue psychologique, le concept d’identité se traduit par la définition de soi-même CAD par les caractéristiques qu’un individu identifie comme sienne et auxquelles il accorde une valeur pour s’affirmer, se reconnaître. L’identité sociale peut être ramenée au soi. Si l’identité psychologique est ce qui fonde le sujet, le soi est la part d’investissement social de l’identité. (Identité sociale = identité psychologique, individuelle + identité sociale, par rapport aux autres). Comme l’identité individuelle, l’identité sociale est stable mais elle n’est pas une réalité acquise une fois pour toute. Elle évolue dans le temps en fonction des évènements et des engagements du sujet.

La construction de l’identité sociale :

Elle vient du phénomène d’identification et l’identification est une intériorisation d’éléments spécifiques qui va imprégner l’individu. Celui-ci va pouvoir exercer des choix mais qui vont rester relatifs à cette identification. Le mécanisme de construction de cette identité répond à l’articulation de 2 processus :

Un processus biographique : lié à son histoire personnelle. Il est double :

  • C’est d’abord une construction dans le temps par étapes successives d’identité sociale et professionnelle à partir des catégories offertes par les sphères d’appartenance successive (: la famille pour l’enfant, l’école, le travail).
  • Puis, c’est un processus de déconstruction puisque l’intégration dans un champ social va entrainer l’abandon d’une partie de l’identité construite au profit d’une nouvelle identité.

Ce double processus va permettre la structuration d’une identité pour soi construite sur des axes d’appartenances. C’est un mécanisme interne à l’individu.

 

Un processus relationnel : concerne la reconnaissance par autrui des éléments d’identité proposés par l’individu. Cette identité est attribuée par le regard de l’autre. Ce processus permet la structuration d’une identité pour autrui construite sur des actes d’attribution. C’est un mécanisme externe. Il y a discordance lorsque l’écart entre ce que l’individu pense de lui et comment les autres le voit est important.

Cette articulation entre ces deux processus va constituer le mécanisme de base de la dynamique identitaire.

Pour résumer, l’individu construit soit en continuité soit en rupture avec son passé en fonction des nécessités de la vie et cette construction doit se confronter à la reconnaissance d’autrui. L’identité résultat des deux processus intègre des éléments objectifs et subjectifs et se trouve marquée en permanence par la dualité. C’est cette dualité qui constitue la dynamique identitaire qui tend à faire coïncider ce que l’individu pense et ressent de lui avec ce que les autres lui renvoient de lui.

La personnalité de base :

Elle est une personnalité commune aux membres d’un même groupe culturel. Elle s’édifie (se construit) au contact de la société dans laquelle l’individu se développe par intériorisation des traits spécifiques. C’est sur cette base que viennent s’ajouter les traits de personnalité individuelle.

 

La catégorie sociale :

C’est un ensemble d’individu présentant une homogénéité dans leurs attitudes, leurs comportements, leurs modes de vie, et qui se distinguent des autres groupes sociaux.

Le groupe

Définition : Ensemble restreint de personnes, liées entre elles par des activités communes, interdépendantes qui développent des interactions directes déterminées par des normes et des valeurs.

On parle de groupe à partir de 2 personnes. Différentes tailles, la foule notamment. On verra les groupes restreints puisque c’est là que s’exerce les dynamiques.

Caractéristiques :

  • ­Une taille permettant que chaque membre puisse être en relation avec les autres. (Jusqu’à 15 personnes)
  • ­L’établissement de relations interpersonnelles.
  • ­La définition de frontière (physique ou moral) qui participera à la construction du sentiment d’appartenance.
  • ­L’existence et l’adhésion à des buts communs
  • ­La constitution d’une culture spécifique avec des croyances, des normes, un langage, des traditions.
  • ­La construction d’une organisation comprenant des rôles, des statuts et des normes.
  • ­L’établissement de relation d’affinité (sympathie, antipathie, indifférence)
  • ­Une perception mutuellement différenciée des autres (les membres du groupe vont se reconnaître entre eux et vont avoir une même perception sur quelqu’un d’extérieur au groupe.

Les différents types de groupes

La dynamique des groupes restreints

Le terme dynamique, rend compte de l’existence des forces qui agissent au sein du groupe et qui vont participer à sa formation, à son maintien et son fonctionnement.

La formation des groupes

La constitution d’un groupe répond à deux grandes fonctions :

  • Utilitaire : qui repose sur la logique du bénéfice de l’action collective.
  • De protection et d’affiliation : principalement dans les situations qui génèrent de l’anxiété.

La constitution d’un groupe va reposer sur deux modèles :

  • De cohésion sociale qui met l’accent sur la dimension affective. Il est constitué par l’attirance qu’exercent les individus les uns sur les autres. Ce modèle affirme que plus l’attirance est forte, plus la cohésion du groupe est importante.
  • D’identification sociale considère que c’est l’attirance sociale du groupe plutôt que l’attirance interpersonnelle qui amène l’individu à se rapprocher des autres d’autant plus qu’ils présentent des attributs qui appartiennent aux prototypes des catégories auxquels lui-même s’identifie. Selon ce modèle, le meneur d’un groupe va être particulièrement idéalisé par le fait que c’est lui qui représente le plus les valeurs et les normes du groupe.

Les facteurs de cohésion du groupe

Facteurs extrinsèques : les lois, les normes et les contraintes extérieures. Ce sont des facteurs extérieurs aux groupes et font alliance pour être beaucoup plus fort.

Facteurs intrinsèques : permettent de renforcer le groupe. Deux types :

  • Les socio-affectifs
  • Les socio-opératoires

Le leadership

Celui qui dirige et mène le groupe. Le leadership c’est une forme de pouvoir qui est donné à un individu par d’autres individus en raison de ses qualités personnelles (aisance, compétence, volonté, sa position dans le groupe). Ce n’est pas dans le domaine du pouvoir et de l’autorité (le leader n’est pas celui qui fait autorité). Pas de notion de contrainte ou d’hiérarchie. Il est beaucoup plus apprécié par rapport à ses qualités personnelles.

Deux types de leaders :

  • Affectif : il est aimé et est centré sur les relations entre les membres.
  • Fonctionnel : plutôt compétent, il est centré sur la poursuite des objectifs du groupe et sur sa tâche. Plus efficace en cas de situation très défavorable ou très favorable.

Différentes formes de leadership :

  • Autoritaire : lui il est directif, autoritaire, il se considère comme le seul habilité à prendre les décisions relatives au groupe.
  • Démocratique : il considère que les décisions doivent être prises ensemble, discussion ensemble avant.
  • Celui qui laisse faire : il laisse au groupe les décisions à prendre.

Les autres modes d’associations

  • La foule : grand groupe, elle ressemble de façon épisodique un grand nombre d’individu sans qu’ils soient toujours les mêmes. Elle peut exercer une influence sur ces membres à partir de la contagion des émotions
  • La bande : on est à la recherche du semblable, on cherche les personnes qui nous ressemblent. Renforcement d’identification.
  • Association : un but commun, a pour but la défense d’intérêt commun de manière active.

L’organisation : au sens de groupe secondaire en opposition au groupe primaire qui est plus restreint. Ça rassemble un grand nombre d’individu en vue de tâches différenciées. Ça régit les rapports de ces individus selon les structures et des règles de fonctionnement préétablies.

RESUME

Les représentations sociales

La catégorisation

Effet Pygmalion : la manière dont va agir le soignant va inconsciemment déterminer la manière d’agir du soigné.

Carl Roger : principe de la relation d’aide, en plus de l’empathie et la congruence, il doit y avoir la considération positive inconditionnelle pour pouvoir écarter toutes formes de préjugés.

L’influence sociale

Le conformisme est une forme d’influence sociale et permet de ne pas rentrer en confrontation avec les autres ; de ne pas réfléchir, de suivre ce que dit le groupe. Ce qui permet à l’individu de suivre et donc de ne pas douter.

Facteurs qui rendent le conformisme plus prégnant :

  • Les caractéristiques du groupe
  • La taille du groupe
  • Une position unanime du groupe
  • Les caractéristiques de l’individu (confiance en soi…)
  • Les caractéristiques de la tache
  • L’interdépendance des individus au sein du groupe
  • La qualité des interactions

 Le groupe

Quelles sont les limites ?

Première situation : 10 à 20 personnes, le désir de reconnaissance prime (de conformité).

  • Perte d’identité
  • Comportements similaires
  • Plus de conflits
  • Plus d’opinion

Si un autre individu veut entrer. Non accepté. Car groupe replié sur lui-même. Basé sur une relation défensive.

Deuxième situation : la reconnaissance du désir qui prime (la distinction).

  • Divergence d’opinion
  • Risque que le groupe éclate complètement

Il va falloir trouver un terrain d’entente. Ce groupe va toujours devoir innover.

Il faudrait avoir un groupe idéal, selon Enriquez : il doit prouver qu’on à la fois être ensemble et différents, se reconnaître mutuellement et entreprendre une action cohésive. Communiquer et exprimer accord et désaccord. Etre à la fois soi-même et acteur social.

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Non classé SEMESTRE 3 Unité d’enseignement 1.1. S3 : Psychologie-Pédagogie-Sociologie-Anthropologie

ENSEIGNEMENT 1.1.S3 : Psychologie-Pédagogie-Sociologie-Anthropologie

OBJECTIFS

  • Caractériser les principaux concepts en sociologie, anthropologie et ethnologie
  • Explorer les représentations de la santé dans un contexte de diversités culturelle et sociale  Développer une vision intégrée de l’Homme
  • Analyser les organisations et les relations entre les professionnels de santé
  • S’approprier les concepts de base de la pédagogie et la démarche de formation en alternance

ECTS : 2

ELEMENTS DU CONTENU

  • Les grands courants et les concepts de base en sociologie
  • Les concepts de base en anthropologie et en ethnologie
  • La dynamique dans les relations de soins Les concepts de base en pédagogie
  • La formation en alternance

MODALITE D’EVALUATION ECRITE

  • Evaluation écrite : contrôle de connaissances et/ou analyse de situation

CRITERES D’EVALUATION

  • Exactitude des connaissances
  • Justesse dans l’utilisation des concepts
  • Capacité d’analyse d’une situation