La psychologie de la santé n’est pas à proprement parler une branche de la psychologie. Ce domaine regroupe des concepts relatifs à la manière dont l’individu gère ses difficultés en faisant appel à des stratégies conscientes ou inconscientes
Mécanismes de défense psychologiques ou somatisation, qui agissent en dehors du champ de la conscience, alors que le coping est une stratégie volontaire.
L’objectif de ses stratégies est de préserver un équilibre entre ce qui survient et la façon dont on le vit.
Santé
La santé, tout comme la maladie, est un état subjectif
Définition de la santé : état complet de bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en l’absence de la maladie ou d’infirmité – proposé par l’OMS en 1978
Avantages de cette définition :
Propose une vision globale de la santé : l’homme n’est pas considéré seulement dans son état physiologique ou biologique mais également sous des aspects psychiques et social. Elle offre une vision positive de la santé : signifie qu’il n’est pas suffisant de ne pas avoir de maladie diagnostiquée pour être en bonne santé.
Mais cette définition présente également quelques inconvénients :
Elle démédicalise la santé et en fait un état de « bien-être », qui est une notion totalement subjective. C’est alors le sujet qui peut se définir, ou non, en bonne santé. Cela peut conduire à des incohérences. Par ailleurs la définition de l’OMS induit un caractère « statique » à cause du terme « état ». Or la santé est en réalisé d’avantage un processus qui se déroule dans le temps, qu’un état statique est immuable.
Déterminant de la santé
Ce sont les éléments qui ont une influence sur la santé ils se divisent en différents facteurs :
- Les déterminants liés aux comportements individuels : consommation d’alcool, de drogues…
- Les facteurs culturels : représentation et comportement liés à ce représentation des individus vis-à-vis de la santé ou de la maladie
- Les facteurs sanitaires : ils révèlent tout d’abord de ce qui se rapporte au système de santé, de l’accès aux soins, à l’organisation du système de soins, aux connaissances médicales. Concerne aussi l’individu lui-même, sur le plan génétique, physiologique, morphologique et psychique
- Les facteurs politiques : cadre législatif et réglementaire
- Les facteurs socio-économiques : relatifs au niveau de richesse de la population, à la qualité de l’habitat, au niveau d’urbanisation, à la situation de l’emploi
- Les facteurs démographiques
- Les facteurs écologiques : qualité de l’air, de l’eau, contrôle des rejets industriels et agricoles
La qualité de vie :
Définition de l’OMS en 1994 : la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel il vit, et relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes
è La qualité de vie apparait donc comme un concept plus large que celui de la santé. Il est structuré autour de 5 dimensions :
- L’état physique : autonomie, capacité à interagir avec son environnement, capacités fonctionnelles
- Les sensations somatiques : symptômes, douleurs, conséquences de traumatismes
- L’état psychologique : stabilité émotionnelle, capacité à résister au stress, humeur, capacité relationnelle
- Le statut social : place sociale et satisfaction par rapport à cette place, réseau social, famille, travail
- Les aspects matériels : satisfaction vis-à-vis du revenu, du domicile, du lieu de vie, ect…
La maladie :
Définition : l’appréhension occidentale de la maladie (i.e. essentiellement biologique et liée à un agent stresseur) n’est pas universelle. A d’autres époques et dans d’autres espaces culturels, elle est liée à d’autres modèles explicatifs.
Aujourd’hui dans notre société, la maladie correspond à un dérèglement organique consécutif à une agression. L’objectif du médecin est donc d’identifier l’organe maladie ainsi que l’agent pathogène (diagnostic) puis, dans un second temps de détruire l’agent pathogène et de réparer l’organe atteint.
Les deux modèles explicatifs de la maladie : ces deux modèles relèvent de ce que l’on nomme des théories profanes :
- Le modèle exogène : où la maladie est causée par un agent externe. Dans nos sociétés occidentales, cet agent est d’origine biologique (virus, bactérie) ou environnementale (pollution, alimentation, accident, relation à l’autre…). Dans d’autres sociétés, il peut être imputé à un ensorcellement, à la vengeance d’un animal totem ou d’un dieu.
- Le modèle endogène : dans ce cadre, la maladie trouve sa cause à l’intérieur du sujet, en lien avec des facteurs génétiques ou héréditaires, une destinée, un caractère ou encore une fragilité particulière.
Le traitement : tout comme la maladie il existe deux traitements :
- Le modèle exogène : c’est un modèle soustractif qui consiste à enlever ce qui crée la maladie. C’est le modèle occidental, allopathique, centré sur la maladie.
- Le modèle endogène : c’est un modèle qui s’intéresse à la globalité de l’individu et qui vise à le renforcer pour mieux résister ou éviter la maladie. C’est le modèle homéopathique, qui consiste à ajouter une dose infinitésimale d’un agent qui provoque un symptôme identique à l’agent pathogène.
La souffrance :
La douleur est un phénomène perceptif fonctionnel. C’est un signal d’alarme physiologique qui permet la mise en œuvre de réactions de défense et de protection. C’est grâce à la douleur ressentie que l’on retire la main de feu, évitant ainsi des lésions graves. On distingue 2 types de douleur.
- Les douleurs par excès de nociception : ce sont les douleurs classiques. Elles sont provoquées par la mise en œuvre des voies neurophysiologique de la douleur à travers les récepteurs nociceptifs, qui sont de petites arborescences nerveuses présentes dans pratiquement tous les tissus de l’organisme.
- Les douleurs par défaut d’inhibition : ce sont les douleurs liées à l’atteinte d’u nerf périphérique, lors d’une amputation, par exemple. Ces douleurs sont le résultat de l’altération des systèmes inhibiteurs.
La souffrance est une expérience subjective. En plus de ses aspects physiques, elle inclut des dimensions psychiques, émotionnelles, existentielles. C’est la manière dont est vécue la douleur par un sujet.
Une expérience douloureuse peut provoquer des souffrances différentes en fonction de la manière dont sera vécue l’expérience, des retentissements (rapport intensité/temps). Si la douleur peut s’estomper grâce à un traitement chimique, la souffrance nécessite une élaboration psychique, la reprise de l’espoir, le réconfort d’être accompagné, d’être entendu.
Aspects culturels de la douleur : dans le christianisme, du moyen-âge jusqu’à la renaissance, la douleur est une valeur fondamentale. Elle rapproche du martyre du christ et donc de dieu. Souffrir c’était le rachat de ses fautes à dieu. C’est une marque de piété. Cette conception de la douleur s’est estompée avec l’affaiblissement de l’empreinte religieuse dans les sociétés occidentales.
La douleur morale : elle renvoie à la douleur physique. C’est une effraction intense et localisée qui génère de la sidération psychique. La douleur morale du mélancolique ne lui permet plus de penser, son intensité paralyse toute activité psychique. Besoin de la présence d’un tiers bienveillant et de l’introduction du sens sur l’expérience vécue pour réamorcer un travail d’élaboration psychique (pensée), permettant de transformer la douleur en souffrance.
Expression de la douleur et de la souffrance : elle est codifiée culturellement. Un décès est un évènement douloureux dans toutes les cultures, mais cet évènement est vécu dans la discrétion et le silence en occident, alors qu’il fait l’objet de manifestations bruyantes dans d’autres parties du monde.La plainte est l’expression de la douleur, c’est donc l’amorce de la souffrance. C’est une mise en actes ou en mots de la douleur et, à ce titre, elle comprend un travail d’élaboration.